Jean-Luc Mélenchon : "je veux bien aller en prison à la place des salariés d'Air France"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 13 octobre 2015 - 11:38
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Jean-Luc Mélenchon.
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©Gonzalo Fuentes/Reuters
Jean-Luc Mélenchon s'indigne du sort des salariés d'Air France placés en garde à vue.
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Jean-Luc Mélenchon était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce mardi matin sur BFMTV et RMC. Le patron du Parti de gauche a une fois encore défendu les salariés d'Air France dans l'affaire des violences commises contre les dirigeants du groupe. Il a également condamné l'intervention de Marine Le Pen au Parlement européen.

Cinq  salariés d'Air France sont en garde à vue à la suite des violences commises contre les dirigeants du groupe, Manuel Valls les a traités de "voyous"

"Je vais m'adresser aux gamins et aux compagnes de ces hommes: +n'ayez pas peur, ce ne sont pas des voyous. C'est pour s'occuper de vous qu'ils ont pris ces risques, pour défendre leur emploi'+(...) Nous sommes dans un Etat de droit, il y a des règles de procédure qu'on doit respecter, on ne va pas chercher des gens qui n'ont pas l'intention de fuir, chez eux dans leur lit. On ne l'a pas fait pour Cahuac, ni Nicolas Sarkozy. Ces salariés n'avaient pas l'intention de fuir, c'est pas des bandits. Pourquoi les garder 24 heures? Pour les faires craquer? (...) Qu'ont fait les gens d'Air France: ils ont défendu leur dignité. On doit punir ça?"

Qui faut-il mettre en cause ? Le ministre de l'Intérieur, le président?

"Qui ça peut être d'autre? Manuel Valls n'a pas dit de Cahuzac que c'était un voyou. Il est censé être socialiste, être du coté du peuple. C'est la Vème République, le prince est apparu et il a qualifié ces salariés de voyous. Le seul voyou c'est celui qui le dit".

"On parle de 2.000 personnes qui perdent leur emploi, c'est à ceux-là qu'on annonce un arrêt de mort et à qui ont demande d'être polis et souriants: +merci mon bon maitre+. Les dirigeants sont venus et on dit: +c'est le dialogue social, signez ici vous êtes morts+ (...). Dans toutes les manifs vous entendrez +tomber la chemise+, parce que c'est une fierté".

"Là, ils vont fouiller dans leur tête pour leur trouver un petit quelque chose. C'est pas très républicain, quand on est Premier ministre on ne condamne pas des gens sans qu'ils aient été jugés. Il a le droit de les traiter de voyous parce qu'il est Premier ministre?"

Faut-il demander à l'Etat de suspendre le CICE d'Air France?

"Le monde est fait pour le monde. Tel que le dirige le gouvernement, c'est le monde pour les riches. Le PDG s'augmente de 400% et on vire 2.000 personnes, il faut taper dans le tas (...) pour l'instant c'est que la chemise".

"C'est une honte. Qu'est-ce qu'ils ont fait ces gens? C'est des trafiquants de drogue? Ils ont voulu fuir dans un paradis fiscal? Moi je leur dis: +recommencez, il ne faut pas céder, il ne faut pas avoir peur+ (...). Il y a des millions de chômeurs dans ce pays, de pauvres, ce pays n'a jamais été aussi riche. Vous trouvez normal que des mecs soient au bloc (en garde à vue, NDLR), leur garde à vue prolongée et que le PDG augmenté de 400%? Et qu'il se marre au Qatar qu'on arrête les grévistes. (...) Qu'est-ce qu'ils ont fait pour mériter ça? Ils ont défendu leur droit d'existence. (...) Vous savez quoi, je suis prêt à aller en prison à la place des salariés... Car eux, ils ont des enfants".

Le référendum annoncé par Jean-Christophe Cambadélis sur l'union de la gauche

"Il n'y aucun intérêt. Ils sont de gauche et ils font une politique de droite. Ils nous mettent un revolver du Front national sur la tête et ils nous demandent d'être unis".

L'intervention de Marine Le Pen au Parlement européen

"Je n'approuve pas. C'est le président de la République française, nous sommes Français, nous sommes devant 24 autres pays, on ne parle pas comme ça. D'ailleurs, elle aurait pu s'adresser à Angela Merkel directement. Madame Le Pen n'a pas dit un mot à Angela Merkel. Je n'accepte pas que nous nous parlions comme ça dans un hémicycle. Je l'ai dit instantanément sur votre antenne et pourtant si quelqu'un a quelque chose à dire de Hollande, c'est bien moi".

Les élections présidentielles de 2017

"Le peuple français, c'est le peuple des révolutions. Et quoi qu'il fasse, il aura raison. (...) Je ne sais pas si je serai candidat en 2017 (...) car je ne le sais pas".

 

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