Jean-Marie Le Pen pourrait ne pas voter pour Marine à la présidentielle 2017

La guerre entre Jean-Marie Le Pen et sa fille continue. Interviewé par le Journal du Dimanche, le fondateur du Front National a estimé que sa fille "ne s'était pas améliorée" depuis son accession à la présidence du parti il y a 4 ans et que son vice-président Florian Philippot "roulait" pour Nicolas Sarkozy. "Ce choix s'est exercé il y a quatre ans entre deux candidats de valeur (Marine Le Pen et Bruno Gollnisch, NDLR). J'ai choisi Marine Le Pen au bénéfice de l'âge et de la santé. En quatre ans, il faut bien dire la vérité, elle ne s'est pas améliorée". Selon lui, la présidente du Front National "scie la branche sur laquelle elle est assise".

Convoqué le 20 août prochain par le bureau exécutif du FN pour un entretien au terme duquel, Jean-Marie Le Pen pourrait être exclu du parti, celui-ci a assuré qu'il serait présent: "je ne vais pas faire le cadeau aux membres [...] désignés par Marine Le Pen de pouvoir s'exprimer sans me regarder dans les yeux". Victime d'une injustice selon lui, l'ancien président du FN entend bien se battre jusqu'au bout pour faire valoir ses droits. "C'est comme sous la Terreur! C'est 1793! Vous connaissez à l'avance les décisions du tribunal révolutionnaire? Il est vrai que Saint-Just (Florian Philippot) siège parmi les juges nommés par Marine Le Pen... Je suis victime d'une injustice majeure, non seulement moi, mais aussi le Front national. Donc je me battrai jusqu'à la victoire du droit, de la justice, de la légalité," a-t-il déclaré.

Persuadé du manque de loyauté de Florian Philippot, Jean-Marie Le Pen a qualifié le vice-président du FN de "mauvais génie" de sa fille et l'a accusé de "rouler" pour la droite. "C'est une des hypothèses. Il ne faut pas oublier que M. Philippot était au ministère de l'Intérieur". Selon lui, "l'évolution nouvelle de la ligne du FN dégage [...] un espace à la droite dure et cela favorise en effet Sarkozy. Lui, il entre dans la brèche. On connaît ses qualités de manœuvrier".

Enfin, le président d'honneur du parti a avoué que s'il ne constatait pas d'évolution de la part de sa fille, il ne voterait pas pour elle aux élections présidentielles 2017. "Sans changement, je ne voterai pas pour Marine en 2017 […] Elle affiche l'ambition d'être un jour chef de l'État mais elle n'en prend pas les moyens. Ni les moyens éthiques, ni les moyens politiques. Elle scie la branche sur laquelle elle est assise, avec des procédés qui révulsent même ses adversaires".