La députée Clémentine Autain (FI) s'en prend à la ligne politique de Jean-Luc Mélenchon
Après la défaite de la France insoumise aux européennes, Clémentine Autain a remis en cause la ligne politique de son parti de ces deux dernières années. La députée de Seine-Saint-Denis vise notamment Jean-Luc Mélenchon.
Après la débâcle la France insoumise aux élections européennes, l'heure est aux règlements de comptes. Et la première à dégainer a été Clémentine Autain. La députée de Seine-Saint-Denis a appelé son parti à tirer les leçons de cette défaite et s'en est pris à la ligne politique portée par Jean-Luc Mélenchon.
"L'état d'esprit polémique et clivant a sans doute pris le dessus sur la mise en avant de notre vision du monde et de nos propositions. Or notre famille politique prospère quand elle s'appuie sur le ressort de l’espérance et non sur celui de la haine", a-t-elle tancé dans un entretien à L'Obs diffusé lundi 27 au soir.
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Pour Clémentine Autain, si la France insoumise a récolté 6,31% des voix au coude-à-coude avec le Parti socialiste honni , c'est parce que ses électeurs "ont été désarçonnés ou mécontents de la proposition politique qu'on leur a faite". En 2017, "on avait eu un Mélenchon rassembleur" qui "avait réussi à faire le plein au sein de la gauche radicale et à capter un électorat déçu du PS" mais "ce capital politique s'est érodé", a-t-elle estimé. "La séquence des perquisitions", menées en octobre au siège du parti politique et au domicile de Jean-Luc Mélenchon, dans l'affaire des frais de campagne, "a évidemment pesé mais ce n'est pas le seul paramètre".
Dans son entretien la députée déplore également "la récurrence de formulations" visant à "cliver" ainsi que "des murs" dressés "là où il aurait davantage fallu chercher à construire des passerelles". A titre d'exemple, elle cite le Manifeste pour l'accueil des migrants, publié en septembre par l'hebdomadaire Politis, la revue Regards et Mediapart. Jean-Luc Mélenchon a fait le choix "d’entrer en opposition frontale avec les signataires" de ce texte, souligne-t-elle.
Enfin, Clémentine Autain pose la question, désormais récurrente, de la démocratie au sein de la France insoumise. "J’ai posé la question du pluralisme et de la démocratie interne il y a plus d’un an. Cela avait été très fraîchement accueilli à l’époque. On nous avait promis des changements à l’été, un meilleur fonctionnement de l’espace politique... Mais rien n’a été fait en ce sens", a-t-elle lâché.
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