La place de l’Etat dans la conduite de la France : une question centrale ?
Depuis plusieurs jours, France Soir interroge sur la place de l’Etat. L’interventionnisme de ce dernier est-il excessif pénalisant citoyens et entreprises ? Faut-il revoir la prépondérance du pouvoir public au profit d’une démocratie plus participative ? Des questions lourdes de sens et de conséquences.
Demain, le président de la République présentera le cap, qu’il entend insuffler à la politique de la France pour les deux ans à venir. Le moment est attendu par beaucoup, et les interrogations se multiplient. Bien évidemment, la relance de l’économie reste au cœur des préoccupations des Françaises et des Français. Mais, Emmanuel Macron devra aussi définir la stratégie du gouvernement, désormais conduit par Jean Castex, et comme France Soir vous l’a présenté depuis quelques jours, il faudra se méfier d’un Etat trop interventionniste, sous peine de pénaliser cette reprise tant espérée.
Influer sur une reprise sans freiner la relance par un interventionnisme trop marqué
Bien qu’il faille trouver des mesures pour relancer la consommation et donc soutenir l’activité des entreprises, ces dernières restent prudentes quant aux mesures gouvernementales (passées et à venir). Bien souvent ces dernières constituent de véritables obstacles pour le développement de ces dernières. On comprend bien, que le débat actuel entre une politique de l’offre ou une stratégie axée sur la demande ne sera pas sans conséquences sur l’avenir économique de la France.
Ce débat relance la question de la libéralisation. Si cette dernière est soutenue presque naturellement par les entreprises, elle a trouvé un soutien de poids avec le ralliement des collectivités territoriales. Les mairies, départements et autres régions se font entendre désormais pour que l’Etat accepte de déléguer et de ne plus imposer des décisions de manière verticale et arbitraire. C’est un premier coup de semonce quant à l’interventionnisme de l’Etat.
Un Etat plus à l’écoute pour un interventionnisme plus mesuré
Ce désir de plus de décentralisation répond à l’aspiration des citoyens, qui privilégient désormais une « politique de proximité ». Depuis longtemps, les citoyens sont perdus face à l’empilement (souvent sans logique) de normes, lois et autres règlements, et cela accroit la défiance vis-à-vis du pouvoir.
L’Etat doit définir un cap notamment en matière économique, mais ne doit plus vouloir régenter l’ensemble des aspects de cette ligne de conduite. De la même manière, l’engagement écologique de la population doit trouver des traces concrètes dans l’action publique, qui ne doit pas cependant se substituer au pouvoir de chacun.
On comprend aisément, que les citoyens ne sont pas contre les prises de décision de la part de l’Etat, mais qu’ils entendent qu’elles se limitent aux grandes orientations. Plus de pragmatisme et moins de centralisation, voilà une demande, que le gouvernement d’Edouard Philippe avait satisfaite en organisant la Convention Citoyenne pour le Climat.
Au final, trop d’Etat ou un interventionnisme à réviser en profondeur ?
D’autres conventions citoyennes sont d’ores et déjà prévues sur des thématiques, qu’il reste à définir. Est-ce un aveu de l’impuissance de l’Etat à régler les grandes questions de société ? Ou une reconnaissance / légitimation de l’action citoyenne, mise en lumière depuis le mouvement des Gilets Jaunes ?
Dans les discours, le président de la république et le gouvernement semblent avoir pris conscience, que l’Etat ne pouvait pas tout, plaidant in fine pour un interventionnisme plus mesuré. De l’autre, le pouvoir entend bien les demandes qui lui sont faites de « montrer le chemin » et donc de décider. C’est aussi à cette question, que devra tenter de répondre Emmanuel Macron lors de son allocution du 14 juillet.
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