La Roche-sur-Yon : un nom de place irrite l'ambassadeur de Belgique
Ce n'est pas encore l'incident diplomatique, mais le choix du maire de La Roche-sur-Yon (Vendée) a tout de même conduit l'ambassadeur de Belgique a prendre la plume pour faire part de son mécontentement.
Cause de cette brouille, le projet du maire LR de la ville, Luc Bouard, de renommer "esplanade Simone Veil" un square de la ville. Ce qui n'est en soi pas un problème pour la Belgique: "Madame Simone Veil mérite une commémoration au vu de son action et son rayonnement", reconnaît l'ambassadeur de la Belgique en France, Vincent Mertens de Wilmars, dans un courrier adressé au maire fin janvier et révélé par France Bleu.
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Mais qui dit nouveau nom du square dit suppression de l'ancien, en l'occurrence celui d'Albert 1er, roi des Belges de 1909 à 1934 et notamment connu et célébré en France pour son choix de ne pas se rendre face à l'avancée de l'armée allemande en 1914.
"Ce +dé-baptême+ aurait pour effet immédiat et visible de jeter aux oubliettes le Roi Chevalier qui, dans la posture qu'il a prise au cours de la Première Guerre Mondiale, a œuvré à la fois pour la Belgique et pour la France", s'étonne ainsi l'ambassadeur, qui n'hésite pas à écrire que "cette décision risque d'être interprétée comme une manifestation inamicale à l'égard de la Belgique (...) au moment où nos deux pays vont commémorer ensemble le centième anniversaire de la fin de la guerre 14-18".
L'affaire est en effet compliqué par le fait que le square en question accueille un monument aux morts et accueille souvent des cérémonies de commémoration. "Honorer la figure et la mémoire du roi Albert 1er, à l'endroit même où on honore les victimes de la guerre, n'a à mes yeux pas perdu de sens", écrit l'ambassadeur, appelant le maire à "reconsidérer cette initiative", et demandant de trouver une alternative.
Le droit de rebaptiser les rues est du ressort du conseil municipal. Ce choix peut toutefois être contesté par les citoyens et par les représentants de l'Etat (préfet ou sous-préfet). En l'occurrence, la voie diplomatique semble avoir été préférée puisque le sujet n'a finalement pas été présenté à l'ordre du jour.
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