La Rochelle : les frondeurs divisés sur la question de la primaire à gauche

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 11 septembre 2016 - 19:36
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Université d'été des frondeurs 11.09.2016
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©Xavier Leoty/AFP
De nombreux frondeurs veulent un candidat unique via une primaire de "toute la gauche et des écologistes".
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Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, Arnaud Montebourg... Pas moins de quatre candidats à la présidentielle étaient présents ce week-end à l'université d'été des frondeurs à La Rochelle. Et tous avaient une idée bien distincte de la stratégie à mener pour que la gauche l'emporte en 2017.

Doivent-ils, pourront-ils présenter un candidat unique à la primaire de janvier 2017 initiée par le PS? La question a agité ce week-end les débats des frondeurs à La Rochelle (Charente-Maritime), sans trouver pour l'heure sa réponse. Sur la "photo de famille" prise ce dimanche 11, au terme de l'université d'été de ceux qui ont soutenu la motion B du congrès de Poitiers ("À gauche pour gagner") figuraient pas moins de quatre candidats à la présidentielle: Benoît Hamon et Marie-Noëlle Lienemann, qui comptent participer à la primaire PS, mais aussi Gérard Filoche, candidat à une hypothétique "primaire de toute la gauche", et Arnaud Montebourg, qui participera à la primaire si elle est "loyale".

Une image de division qui fait désordre, alors même que les frondeurs n'ont cessé ce week-end d'appeler à la désignation d'un candidat unique à gauche, via une primaire de "toute la gauche et des écologistes". Le Premier ministre Manuel Valls a jugé "puérile, irresponsable" la division de la gauche compte tenu des "enjeux", critiquant "le seul but à la Fête de l'Humanité ou à la Rochelle (...) d'empêcher François Hollande d'être candidat ou de le battre à la primaire".

Proche du chef de l’État, Julien Dray a dénoncé sur BFMTV les "enfantillages" de "tous ces candidats de gauche incapables de proposer une orientation alternative". "Finissons avec ce narcissisme des petites différences", a renchéri l'ancien ministre Pierre Moscovici, jugeant MM. Montebourg et Hamon "coresponsables du bilan" du quinquennat. Le chef de file des frondeurs, Christian Paul, a appelé chacun à la "responsabilité" dans son discours de clôture. "Mes amis, je crois savoir ce que vous voulez (...) Ce que vous voulez, c'est plus d'unité, beaucoup plus d'unité dans ce moment (...) Pour gagner la primaire, bâtir une alternance à gauche, il faut une volonté collective sans faille", a déclaré le député de la Nièvre devant quelque 400 personnes.

"Notre direction a proposé en juillet d'+aller, par étapes, vers une candidature unique+. Cela engage chacun et chacune d'entre nous", a-t-il souligné. M. Paul a considéré auprès de l'AFP qu'il "serait mieux, beaucoup mieux" qu'un tel rassemblement intervienne avant le premier tour de la primaire, le 22 janvier. Point de vue partagé par l'équipe Montebourg, mieux classé que ses camarades dans les sondages. "Les gens que nous croisons nous disent qu'on renvoie une image de confusion! (...) Nous avons intérêt à être sérieux, à nous regrouper, à converger le plus vite possible", a plaidé ainsi Laurent Baumel.

Un autre responsable, proche de Mme Lienemann, a esquissé deux options: candidature unique dès le premier tour ou "stratégie du râteau", où les voix du mieux placé s'additionnent au second tour à celles du ou des challengers. "Le contexte pousse plutôt à l'union", a-t-il jugé. Mais l'ancien ministre de l’Éducation, Benoît Hamon, a priori concurrent le plus sérieux de M. Montebourg, ne l'entend pas ainsi. "Nous avons une multitude de débats à trancher, sur le rapport à la croissance, sur la question européenne. On a besoin que le juge de paix soit le peuple de gauche!", a dit ce député des Yvelines à la presse. "La candidature unique, c'est une question de courant. On ne se bat pas pour la survie du courant", a taclé son entourage.

Lors des débats dimanche, les deux anciens ministres n'ont pas caché leurs divergences de fond. "La croissance, ce n'est pas un vilain mot (...) la nécessité de la croissance est conforme à notre intérêt démographique, économique, politique", a expliqué M. Montebourg. "Je ne suis pas d'accord avec ce qu'a dit Arnaud sur la croissance", a répondu un peu plus tard M. Hamon. Ce qui n'empêche pas l'ancien ministre de l’Économie, chantre du "Made in France", de continuer à espérer. "Ce qui nous rassemble a beaucoup plus de force que ce qui pourrait nous diviser", a-t-il estimé en conclusion de son intervention.

 

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