Laurent Wauquiez accusé d'avoir détourné les données personnelles de lycéens
" Je vous souhaite à tous une excellente rentrée, et que cette année vous réserve à tous de belles réussites". Le SMS signé Laurent Wauquiez envoyé aux lycéens d'Auvergne-Rhône-Alpes est en lui-même bien inoffensif, mais la façon dont-il a pu être transmis fait polémique.
Le président de la région et du parti Les Républicains est en effet accusé par l'opposition locale d'avoir fait une utilisation abusive des données personnelles des jeunes de sa région. Parmi ceux qui ont reçu ces vœux se trouvait notamment la fille du maire PS de Bourg-en-Bresse et principal opposant régional à Laurent Wauquiez, Jean-François Debat.
" C’est trop gentil mais comment Laurent Wauquiez peut il avoir LÉGALEMENT accès au portable de tous les lycéens sauf via le PassRegion?", a interrogé l'élu, faisant référence à une carte qui permet aux jeunes de la région d'obtenir divers avantages pour leur formation ou leurs loisirs. "Ce fichier n’est pas destiné à cela. Je demande des explications", a-t-il poursuivi.
Voir: Un office HLM sanctionné après avoir transmis des données personnelles pour un courrier politique
Les équipes du président de la région ont reconnu que c'est bien par ce moyen qu'elles ont obtenu les numéros des lycéens. Pourtant, les conditions d'utilisation du site précise que "les données à caractère personnel collectées sur ce site sont destinées aux services de la Région" et que "sauf stipulation contraire directement mentionnée sur le formulaire de saisie des données, les informations nominatives sont exclusivement collectées pour un usage interne à la Région, non commercial, et elles ne pourront faire l'objet d'aucune transmission à des tiers".
Le camp de Laurent Wauquet invoque le fait qu'il est possible lors de l'inscription de cocher les cases autorisant le site à envoyer "des bons plans" ou "des informations liées aux dispositifs régionaux". Mais pour l'opposition, le message de Laurent Wauquiez n'enter dans aucune de ces catégories. La CNIL (Commission nationale informatique et libertés) a été prévenue.
Lire aussi:
Constitution: l'Assemblée inscrit la "protection" des données personnelles
Données personnelles: plaintes collectives contre les GAFAM à Paris
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.