Le CID : les premiers frondeurs de la France insoumise

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La rédaction de France-Soir
Publié le 19 octobre 2018 - 17:11
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Le leader de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, le 18 juin 2017 à Marseille
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© Anne-Christine POUJOULAT / AFP
Les membres du CID dénoncent le manque de démocratie dans le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.
© Anne-Christine POUJOULAT / AFP
Ils ne sont pas très nombreux mais leurs accusations sont graves. A France-Soir, le Collectif des insoumis démocrates (CID) explique reprocher au mouvement de Jean-Luc Mélenchon le manque de démocratie interne du mouvement. Résultat: ils en ont été exclus.

Ils se sont donné pour nom "Collectif des insoumis démocrates" (CID) et pour but d'apporter plus de démocratie au sein de la France insoumise. Le CID regroupe actuellement quelques 240 adhérents affirme à France-Soir Marc Lebas, l'un de ses membres fondateurs qui ont tous en commun de reprocher le manque de consultation interne et un certain autoritarisme de la part de l'actuelle direction du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

"Il y a beaucoup d'Insoumis qui sont déçus de l'absence de démocratique dans le mouvement, la base n'a pas le droit à la parole". L'attaque est rude mais pour autant assumé par Marc Lebas, un des quatre membres fondateurs du collectif avec Clémentine Langlois, Franck Pohu et Christophe Cailloux. Il en veut pour preuve la composition de la dernière assemblée représentative du mouvement dans laquelle "40% des membres étaient auto-désignés et les 60% restant des Insoumis titrés au sort dans la base militante. Ce mode de fonctionnement ne permet pas de débattre au sein du mouvement car les premiers ont grande influence sur les seconds".

Et d'asséner: "Il y a beaucoup de défection chez les militants insoumis qui ne supportent pas cette absence de démocratie".

Lire aussi - A la France insoumise, premières divergences sur le fonctionnement interne

"Il y a une trahison des espoirs que de nombreux électeurs ont mis dans la France insoumise. Les militants ne sont finalement là que pour financer le parti et y travailler bénévolement", tacle Clémentine Langlois, également contactée par France-Soir, qui a porté les couleurs de la FI dans la première circonscription des Français de l'étranger lors des dernières législatives. "Je pense que sur des thèmes importants comme l'accueil des migrants, il aurait été nécessaire de consulter les militants. C'est un sujet trop grave pour acter un positionnement politique en petit comité. Moins grave mais tout aussi symptomatique, l'accueil des transfuges du PS que sont Emmanuel Maurel et Marie-Noëlle Lienemann", avance-t-elle. "Ils ont des places réserves sur les listes européennes", abonde Marc Lebas qui dénonce également la constitution de ces listes: "Manuel Bompard est tête de liste alors qu'il faisait parti de la commission électorale. Il est à la fois juge et parti".

Clémentine Langlois poursuit: "des militants déçus par cette absence de démocratie m'ont confié qu'ils allaient désormais aller vers l'abstention. Ce n'est donc plus seulement la France insoumise qui se met en danger mais la démocratie en France".

Pour lutter contre ce manque de démocratie, le CID propose la création d'une assemblée constituante démocratique de la FI "afin de fonder de façon plus collective les bases de la France insoumise" qui devrait aboutir à plus de transparence dans un mouvement qui semble opaque. Toutefois, l'idée n'a pas pu être proposée à l'équipe dirigeante.

"Malgré nos appels incessants pour rencontrer la direction de la France insoumise, nous n'avons jamais eu de réponses. Nos demandes pour échanger avec Charlotte Girard et Manuel Bompard sont restées lettres mortes", explique Clémentine Langlois.

Quand on demande aux membres du comité provisoire du CID s'ils sont les frondeurs de la France insoumise, ils répondent en riant qu'ils ont été "exclus de la plate-forme de la France insoumise" le 12 septembre "par mail".

Contacté par France-Soir, Manuel Bompard, coordinateur de l'équipe opérationnelle la France insoumise et secrétaire général du Parti de gauche, fait savoir que "ces gens ne sont plus membres du mouvement. En effet, elles ne respectent pas les principes adoptés par les insoumis lors de la convention de décembre 2017". Et d'ajouter: "Il ne s'agit que de 4 personnes sur environ 500.000 signataires affiliés à la France insoumise".

Le Collectif des insoumis démocrates tient son assemblée fondatrice samedi 20 et dimanche 21 à Paris.

Voir:

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