"Le convoi de la honte et de l'égoïsme" : le gouvernement fustige le "convoi de la liberté"

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FranceSoir
Publié le 11 février 2022 - 17:36
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Clément Beaune.
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Le ministre des Affaires européennes, Clément Beaune, en octobre 2021.
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Dans une interview accordée à LCI le 9 février, le secrétaire d'État français chargé des Affaires européennes Clément Beaune a attaqué avec des termes sévères le « convoi de la liberté », mouvement d'opposants aux restrictions sanitaires anti-Covid qui a traversé l’Atlantique pour se répandre dans les pays d’Europe.

« Ne tordons pas les mots et la réalité : c'est pas le "convoi de la liberté" ce qu'on voit là. C'est le convoi de la honte et de l'égoïsme. C'est pas des patriotes, ce sont des irresponsables », a lancé Clément Beaune.

« C'est l'énième épisode des antivax, manifestement, qui sont pour certains cas à l'évidence complotistes jusqu'au plus haut point, qui croient que le vaccin est un complot international, ou le virus, et que le vaccin est une réponse qui consiste à insérer des puces dans les bras des gens », a moqué le secrétaire d'État, avant de recommander de « ne pas accorder une importance excessive à un convoi qui se nomme à l'exact opposé de ce qu'il est ». « C'est d'ailleurs un peu paradoxal de vouloir se prétendre pour la liberté, quand le projet, c'est de bloquer la route et la vie des gens », a-t-il conclu.

Une « tentative d'instrumentalisation » politique, pour Gabriel Attal

Ce 11 février, le porte-parole du gouvernement a dénoncé sur Europe 1 « une instrumentalisation d'une fatigue, une lassitude des Français, en tout cas une tentative d'instrumentalisation ».

« Vous avez des responsables politiques – je ne sais pas si je peux employer ce terme – qui cherchent à capitaliser politiquement sur cette lassitude et cette fatigue en essayant de lancer des mouvements », accusant nommément Florian Philippot avant de souligner qu'il suffisait « de regarder ses déclarations pour voir que c'est un mouvement qu'il encourage ».

L’intéressé a répliqué sur Twitter estimant que « c’est ce gouvernement qui instrumentalise le virus depuis deux ans ! »

Le candidat écologiste Yannick Jadot a, lui, fait savoir ce même jour sur BFMTV qu'il ne soutient pas cette manifestation. « En revanche, je soutiens le droit à manifester mais je comprends parfaitement l'État de ne pas vouloir que Paris soit bloqué [...] Quand on voit la situation à Ottawa, au Canada, c'est une situation inacceptable du point de vue démocratique », a-t-il fait valoir.

Du côté d'Eric Zemmour, si le candidat à la présidentielle ne s'est pas exprimé personnellement sur le sujet, l'un de ses porte-paroles, Jean-Frédéric Poisson, a fait part de son soutien via un tweet, le 31 janvier dernier.

A contrario, Damien Abad, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, a déclaré sur France Info voir dans ce mouvement « un convoi de l'oppression ».

Quant au candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, il a annoncé sur France 2 qu'il pourrait soutenir le mouvement, bien qu’il préfère attendre de voir la forme que celui-ci va prendre : « Je pourrais les soutenir, oui bien sûr, je vais voir comment tout cela se met en place », a-t-il déclaré. Un son de cloche similaire chez Marine le Pen qui dit « comprendre » le mouvement des « convois de la liberté » : « Évidemment que je le comprends, c’est une autre forme de Gilets jaunes », a-t-elle confié mercredi sur Europe 1, assurant que son soutien n'était pas de « la récupération politique ». Toutefois, elle enjoint « ceux qui sont scandalisés par le passe vaccinal, par la hausse terrible du (prix du) carburant, à voter », estimant que « manifester sa colère oui bien sûr, alerter le pouvoir oui bien sûr, mais le moment venu, et c’est une fois tous les cinq ans, (...) c'est la présidentielle, c'est à ce moment-là que se décident véritablement les grandes orientations de notre pays ».

Alors que des convois en provenance de différentes villes prévoient d'atteindre la capitale française ce week-end, la préfecture de police de Paris a publié un communiqué annonçant l'interdiction de cette « manifestation non déclarée » du vendredi 11 au lundi 14 février inclus. La Belgique et l'Autriche ont également agi en ce sens.
 

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