L'Etat s'empare du dossier des écoles délabrées de Marseille

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 05 février 2016 - 14:12
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Le gouvernement a demandé au préfet des Bouches-du-Rhône d'"évaluer les conditions de fonctionnement du service public d'éducation dans les écoles des quartiers prioritaires".
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Après plusieurs jours de polémique autour du délabrement de certaines écoles publiques à Marseille, le gouvernement a décidé, dans le "dialogue" mais aussi en réaction à une municipalité de Marseille qui semble "minimiser", de saisir le préfet pour "évaluer" et "remettre à niveau" les écoles.

Dans un courrier daté du 4 février, le gouvernement a demandé au préfet des Bouches-du-Rhône d'"évaluer les conditions de fonctionnement du service public d'éducation dans les écoles des quartiers prioritaires de la politique de la ville". Et, ajoute-t-il, "plus largement là où des dysfonctionnements vous seraient signalés".

La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, et le ministre de la Ville, Patrick Kanner, précisent dans cette lettre, révélée par La Provence, que cette évaluation doit intégrer "l'ensemble des éléments de sécurité, de salubrité, d'hygiène et de santé publique, mais aussi les conditions d'apprentissage des élèves et de travail des enseignants".

"L'objectif de cette évaluation, c'est de s'assurer que le travail continue à avancer et que la donne va vraiment changer pour les écoles des quartiers nord", a expliqué le ministère de l'Education nationale, joint par l'AFP.

Le gouvernement donne "un mois" au préfet pour "réunir à échéances régulières les instances de travail communes associant l'ensemble des acteurs éducatifs concernés" afin "d'identifier d'abord les urgences particulièrement criantes au vu notamment de la potentielle exposition des élèves à des risques de nature sanitaire et sécuritaire".

Elles devront ensuite "établir un programme de travaux à moyen terme permettant une remise à niveau du parc d'établissements du premier degré marseillais".

"Nous sommes vraiment dans une logique de dialogue avec la mairie, pour avancer, pour travailler avec la mairie, les acteurs locaux, le rectorat pour trouver une solution dans les écoles", insiste-t-on au ministère de l'Education nationale.

La ministre de l'Education et le maire Les Républicains de Marseille, Jean-Claude Gaudin, responsable du bâti et de l'entretien des écoles de sa ville, s'étaient rencontrés en début de semaine. L'édile s'était "engagé à faire des annonces très prochainement pour améliorer les choses", selon Mme Vallaud-Belkacem.

Mais "ces derniers jours, des propos des responsables de la majorité municipale, qui semblent minimiser les choses, ont pu inquiéter les représentants de l'Etat", souligne-t-on dans l'entourage de la ministre pour expliquer la prise en main par le gouvernement de ce dossier.

"Il n'y a pas de laisser-aller, pas de fermeture des yeux, pas d'apartheid" dans les écoles marseillaises, avait assuré jeudi Yves Moraine, maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille et proche de Jean-Claude Gaudin, s'indignant d'une "polémique politicienne et manichéenne (...) indigne, inacceptable et intolérable".

La ville est responsable de l'entretien de 444 écoles publiques, que fréquentent 73.000 élèves: "évidemment, on peut toujours trouver un robinet qui ne fonctionne pas à une endroit, du linoléum qui se décolle, voire un toit qui fuit", a-t-il ironisé. Mais "on peut pas transformer ça en +le maire ne fait rien, il s'en fout+", a-t-il ajouté, soulignant que la mairie a consacré, en 2015, 31,5 millions d'euros à des travaux dans ses écoles.

La controverse sur l'état des écoles dans la cité phocéenne, récurrente, a ressurgi après une lettre ouverte sur internet d'une institutrice, dont la colère a été relayée par des parents d'élèves et des enseignants, décrivant des murs moisis, des élèves en doudoune dans des classes non chauffées, ou des délais allant jusqu'à six mois pour réparer un robinet.

La lettre a trouvé un fort écho dans la presse et provoqué localement une avalanche de réactions politiques, la sénatrice-maire (PS) du 15-16e arrondissements de Marseille (dans les quartiers nord) Samia Ghali dénonçant par exemple "des conditions réelles d'apartheid".

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