Loi Travail : nouvelles manifestations avant la rencontre avec Valls

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 28 juin 2016 - 18:03
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Des affrontements et des incidents ont eu lieu en marge de la manifestation contre la "Loi Travail" à Paris.
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©Alain Jocard/AFP
Les opposants à la loi Travail étaient de nouveau dans la rue alors que le texte était examiné au Sénat.
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Après quatre mois de contestation, les opposants à la loi Travail ont défilé à travers la France pour la 11e fois mardi. Des manifestations une nouvelle fois sous haute sécurité en raison des risques de débordements. Les syndicats seront reçus mercredi par Manuel Valls.

Les opposants à la loi Travail battaient à nouveau le pavé ce mardi 28, jour de vote du texte au Sénat et à la veille de rencontres avec Manuel Valls, qui va renouer le dialogue avec les syndicats mais n'entend pas renégocier le texte.

Partis du Vieux-Port, plusieurs milliers de personnes ont défilé en fin de matinée à Marseille. Pour Bernard Cresta, un travailleur social qui a participé à huit manifestations sur onze depuis le début du mouvement, "plus ça va, et plus les gens sont contre" la loi Travail.

Au Havre, la police recensait 2.800 manifestants, les organisateurs 15.000. Au moins un millier de personnes manifestaient aussi dans les rues de Rennes, selon la préfecture. Tout comme à Lyon, où la police recensait 2.000 personnes, la manifestation était entourée d'un dispositif policier plus important que d'habitude.

Des résultats partiels de la votation citoyenne contre la loi Travail, portant sur plus de 700.000 votants, ont été remis dans la matinée à l'Elysée. Quelque 92% ont voté pour le retrait, 8% pour le maintien, selon l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-UNL-Fidl, qui espère infléchir la position de François Hollande avec cette consultation.

La semaine dernière, le président de la République a répété qu'il irait "jusqu'au bout".

Manuel Valls, qui a cristallisé les critiques pour son attitude inflexible, a fait un pas lundi 27 en acceptant de recevoir mercredi et jeudi les organisations syndicales et patronales pour "faire le point" sur la loi Travail. Pas question pour autant d'ouvrir des "négociations" sur le texte.

Mais pour Jean-Claude Mailly (FO), ce sera "un coup pour rien" si le gouvernement ne veut "rien changer". Le leader de FO a redit que le "point clé" de la contestation restait l'article 2 qui instaure la primauté de l'accord d'entreprise sur l'accord de branche en matière de temps de travail.

Le gouvernement a toujours dit qu'il ne reviendrait pas dessus. Cette fermeté est approuvée par Laurent Berger, leader de la CFDT, pour qui un recul du gouvernement serait une "profonde erreur" et la CFDT, principal soutien du projet, serait alors "en travers de la route".

Le Premier ministre, accompagné de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, recevra la CGT, la CFDT, FO et la CFTC mercredi après-midi, le Medef, la CGPME, l'UPA et la CFE-CGC jeudi après-midi. Les dernières rencontres bilatérales entre Matignon et les partenaires sociaux remontent à début mars.

Lancée il y a quatre mois, la mobilisation contre la loi Travail continue de faire affluer des mécontents qui craignent une précarisation accrue pour les salariés. La précédente manifestation, le 23 juin, avait réuni, dans toute la France, 70.000 personnes selon la police, 200.000 selon les organisations.

La journée de mardi a commencé avec une multitude d'actions "coups de poing" de militants CGT dans les Hauts-de-France, comme des opérations "péage gratuit". A Paris, la Tour Eiffel a été fermée au public pour la journée.Dans la capitale, la manifestation est parie de Bastille à 14h, direction place d'Italie. Rien à voir avec la courte boucle près de Bastille le 23 juin, imposée par le gouvernement, après les violences du 14 juin. Pour éviter tout débordement, la préfecture de police a mobilisé 2.500 policiers. Des contrôles systématiques de manifestants sont prévus alors que le climat autour de ce texte s'est durci, avec des actes de vandalisme visant les sièges de la CGT, de la CFDT et des permanences PS.

Pendant ce temps, le texte poursuit son parcours au Parlement. Il sera voté à 18h au Sénat, à majorité de droite, dans une version libérale: le verrou des 35 heures a sauté, la généralisation de la garantie jeunes a été supprimée, le compte personnel d'activité a été partiellement vidé et le plafonnement des indemnités prudhommales (à 15 mois de salaires) rétabli.

Cette version devrait être détricotée par les députés lors d'une nouvelle lecture à partir du 5 juillet, pendant laquelle le gouvernement n'exclut pas de recourir à l'article 49-3 pour faire adopter sa version sans vote. Si tel était le cas, 73% des Français seraient "choqués", selon un sondage Odoxa.

Les syndicats ont déjà prévenu qu'ils poursuivraient en juillet, voire septembre, leur mobilisation si le gouvernement ne bouge pas.

 

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