Loi Travail : Valls fait un pas vers les jeunes, au lendemain des manifs

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 avril 2016 - 16:41
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Le Premier ministre a promis ce vendredi 1er de recevoir rapidement les organisations de jeunesse.
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Au lendemain des manifestations contre le projet de loi Travail et alors que de nouveaux rassemblements sont d'ores et déjà prévus les 5 et 9 avril prochains, Manuel Valls s'est dit "prêt à regarder" les propositions des étudiants. Le Premier ministre exclut toutefois le retrait du texte, exigé par les opposants les plus farouches.

Après la forte mobilisation contre le projet de loi Travail, Manuel Valls s'est dit "prêt à regarder" les propositions des étudiants, mais il exclut toujours le retrait exigé par les antis, qui prévoient déjà de nouveaux rendez-vous les 5 et 9 avril.

Jeudi, entre 390.000 personnes, selon les autorités, et 1,2 million selon les syndicats organisateurs, ont battu le pavé en France pour exiger le retrait du texte. Depuis l'opposition au mariage homosexuel, aucune réforme n'avait fait descendre autant de monde dans la rue.

En déplacement à Orléans, le Premier ministre a promis ce vendredi 1er avril de recevoir les organisations de jeunesse "avant la mi-avril". Il s'est dit "prêt à regarder" certaines propositions de l'Unef, syndicat étudiant fer de lance des mobilisations, pour "améliorer l'ensemble des politiques publiques vers la jeunesse". Quant à Myriam El Khomri, la ministre du Travail, elle assure "rester à l'écoute" des inquiétudes des jeunes et des salariés. Mais un retrait du projet de loi n'est pas à l'ordre du jour.

"La mobilisation est significative, admet-on dans l'entourage de François Hollande, mais pas de nature à nous faire reculer". "Face à des manifestations, il faut toujours avoir la pédagogie nécessaire, l'explication et la volonté", ajoute-t-on. Pour l'heure, la pédagogie -et surtout des concessions faites sur les points les plus sensibles du projet- a ramené dans le rang une partie de la majorité, qui menaçait de ne pas voter le texte.

Mais une semaine après la présentation du projet de loi en Conseil des ministres, "l'explication et la volonté" du gouvernement laissent insensibles les opposants les plus farouches. La mobilisation est incontestablement en hausse, après les 224.000 à 500.000 manifestants du 9 mars.

Confortée par le succès de son dernier appel, l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl) a réaffirmé jeudi soir sa "détermination sans faille" à obtenir le "retrait" d'un projet de loi qui "organise une régression généralisée des droits".

Il contient notamment des assouplissements en matière de temps de travail, une réforme des licenciements économiques, la possibilité d'organiser des référendums d'entreprises pour valider des accords minoritaires, la création du compte personnel d'activité (CPA) et une réforme de la médecine du travail.

Le bras de fer entre l'intersyndicale et le gouvernement promet de durer. "Si jamais il n'y a pas de réponse de ce gouvernement, aucune hésitation, on continuera cette mobilisation", a prévenu sur BFMTV William Martinet, président de l'Unef. Les organisations de jeunesse appellent à des manifestations dès mardi 5, alors que débutera l'examen en commission du projet de loi à l'Assemblée nationale. Les syndicats de salariés se mobiliseront en parallèle pour "interpeller les parlementaires".

Une nouvelle "grande journée d’action de grèves et de manifestations" est ensuite prévue le samedi 9 avril, à l'appel de l'intersyndicale au complet. Le cortège parisien partira à 14h de République pour rejoindre la place de la Nation, a-t-on appris auprès de la CGT.

Mais pour l'exécutif, pas question de toucher à "l'équilibre du texte". Il promet néanmoins des évolutions lors du débat parlementaire. Le projet de loi sera débattu en première lecture en séance publique à partir du 3 mai. "Ce texte va évoluer", a promis jeudi le secrétaire d'Etat Jean-Marie Le Guen, chargé des relations avec le Parlement.

Plusieurs députés de la majorité comptent amender le texte, à commencer par le rapporteur Christophe Sirugue. Il souhaite notamment moduler les critères de licenciement économique selon la taille des entreprises, comme le demandent les représentants des TPE-PME.

La réforme introduit dans le code du travail des critères issus de la jurisprudence. Par exemple, à défaut d'accord collectif, quatre trimestres consécutifs de baisse du chiffre d'affaires pourraient justifier une rupture. "Si, dans le débat parlementaire, il y a cette proposition de différencier le nombre de trimestres selon la taille de l'entreprise, moi, j'y suis favorable", a annoncé Myriam El Khomri, qui a promis "d'être à l'écoute de la représentation nationale".

Mais sa partition est d'autant plus compliquée que les manifestations contre sa réforme témoignent d'un fort rejet dans l'opinion: selon deux récents sondages, 58% à 71% des Français sont opposés au projet de loi.

 

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