Lunel: "un nouveau coup porté au terrorisme" selon Bernard Cazeneuve


Ce mardi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a confirmé lors d'une conférence de presse l'interpellation de plusieurs personnes le matin même à Lunel dans l'Hérault. Une commune de 26.000 habitants déjà connue pour être la ville d'origine de plusieurs djhadistes.
"Ce matin, à Lunel et ses environs, (…) un nouveau coup a été porté au terrorisme", a déclaré le ministre. "Des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure et de la Direction centrale de la police judiciaire (…) ont procédé à cinq interpellations ainsi qu’à plusieurs perquisitions". Les cinq personnes, âgées de 26 à 44 ans ont été mises en garde à vue.
Il s'agissait pour les forces de l'ordre de démanteler une filière organisant le départ de jeunes Français"recrutés et endoctrinés" vers les zones de guerre au Moyen-Orient. "Depuis un an, plus de 10 d’entre eux ont quitté Lunel pour la Syrie, où ils ont rejoint les rangs de (…) Daech. Parmi eux, plusieurs ont trouvé la mort en Syrie ou en Irak". Si le rôle des suspects est confirmé par l'enquête "ce sera une filière particulièrement dangereuse et organisée qui aura été démantelée" a commenté Bernard Cazeneuve.
Selon Midi Libre, les autorités avaient prévu de réaliser ce coup de filet début janvier, mais les attentats de Paris les avaient conduits à repousser l'opération.
Le ministre a également rappelé les chiffres de l'activité liée au terrorisme islamiste en France et à sa répression: 73 ressortissants français enrôlés par l'Etat islamique et tués en Syrie ou en Irak, 547 personnes sous le coup d'une procédure judiciaire, 90 mises en examen, 75 mises sous écrous.
Jeudi 29, les ministres de la Défense des pays membres de l'Union européenne se retrouveront à Riga, capitale de la Lettonie, pour évoquer la question terroriste. Bernard Cazeneuve espère les convaincre d'appuyer la création d'un véritable PNR (Passenger Name Record) européen. Un fichier compilant les données des personnes voyageant en avion. En débat depuis plusieurs années à Bruxelles, ce projet avait été repoussé notamment en raison des interrogations sur l'atteinte à la vie privée. Mais les attentats de Paris pourraient pousser les dirigeants européens à revoir leur jugement.