Macron et les "Gaulois" : un contre-feu pour se relancer face aux déconvenues ?

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 30 août 2018 - 14:06
Image
Le président Emmmanuel Macron participe au Forum économique franco-danois à Copenhague, le 29 août 2018
Crédits
© LUDOVIC MARIN / AFP
Emmanuel Macron est revenu avec les "Gaulois" sur une idée qui a participé à son élection
© LUDOVIC MARIN / AFP
La phrase sur les "Gaulois réfractaires au changement" d'Emmanuel Macron a fait couler beaucoup d'encre. S'il évoque un trait d'humour, le président de la République est aussi revenu par ces déclarations sur un terrain, après un été marqué par l'affaire Benalla et une rentrée chahutée par le budget et la démission de Nicolas Hulot.

Emmanuel Macron a provoqué de nombreuses réactions indignées de la part de l'opposition en comparant mercredi 29 les Danois, "ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années", aux "Gaulois réfractaire(s) au changement".

Chose assez rare, le président de la République est revenu dès le lendemain sur la polémique: "J'aime la France et les Français, n'en déplaise, et je l'aime dans toutes ses composantes. Je les aime ces tribus gauloises, j'aime ce que nous sommes", a-t-il déclaré ce jeudi 30, évoquant un trait d'humour.

L'affaire a en tout cas fait déjà couler beaucoup d'encre et déchaîné les réseaux sociaux. Au point peut-être d'en faire oublier d'autres affaires probablement plus importantes. La rentrée n'a en effet pas été facile pour l'exécutif, qui doit déjà essayer de réduire le scandale Benalla à une "affaire d'été".

Alors que le gouvernement devait déjà déminer les questions budgétaires, notamment la colère des retraités, le tout avec des prévisions de croissance revue à la baisse, Nicolas Hulot a provoqué un véritable séisme avec sa démission surprise.

Voir: 10 ONG interpellent Macron: la démission de Hulot est "une invitation à changer de cap"

La déclaration d'Emmanuel Macron pourrait donc apparaître comme un contre-feu, le temps au moins de trouver un remplaçant à sa plus belle prise de guerre et caution écologiste. Ou tout du moins de réorienter le débat sur un sujet qu'il maîtrise, voire qu'il incarne.

Déjà avec les "fainéants" en septembre 2017, le chef de l'Etat avait provoqué l'ire de ses opposants. Mais de la même façon, la phrase sur les "Gaulois" met en opposition une France des entraves, des prés carrés et conservatrice,  au "nouveau monde" libéral qui veut s'affranchir des barrières pour avancer et ne se laisse pas contrecarer dans son action par les syndicats ou les oppositions.

Emmanuel Macron semble donc ici faire un choix stratégique déjà étrenné par ses prédécesseurs pour balayer les critiques et se relancer: revenir sur les éléments qui ont fait son succès, tout en invitant les citoyens à se positionner pour ou contre un concept, pour ou contre lui. Si au passage cela permet d'éviter les sujets gênants...

Lire aussi:

Après l'affaire Benalla, comment Macron veut réformer l'Elysée

La politique budgétaire d'Emmanuel Macron a-t-elle plombé la croissance?

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.