Malek Boutih met en garde la France contre "un djihad de masse"

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MM
Publié le 03 juillet 2015 - 20:57
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Malek Boutih a rendu à Manuel Valls un rapport sur les jeunes et le djihadisme en France.
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©Alain Robert/Sipa
Malek Boutih a rendu à Manuel Valls un rapport sur les jeunes et le djihadisme en France.
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Dans un rapport transmis à Manuel Valls, et publié par "Le Figaro", Malek Boutih alerte sur une dérive islamiste de plus en plus importante en France.

Le titre du rapport remis par Malek Boutih à Manuel Valls est équivoque: "Génération radicale". Ce rapport parlementaire avait été demandé par le Premier ministre au député PS sur le sujet des jeunes Français qui partent faire le djihad.

L'ancien président de SOS-Racisme évoque une dérive islamiste chez les jeunes Français alors que 65% des personnes concernées par le jihad ont moins de 25 ans. L'idée précise : "l'analyse et la prévention des phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier", écrit-il dans le rapport publié par le journal Le Figaro

Et le constat est dur, ce rapport dresse le portait d'une génération au bord de la rupture. Malek Boutih explique dans une sorte de chronologie du djihadisme "français", qu'à ses débuts, en Afghanistan ou en Bosnie, il ne concernait qu'un nombre restreint d'adultes très engagés.

Au contraire le conflit en Syrie et l'avènement du "califat" de l'Etat islamique, des centaines de jeunes issus de tous les départements français "ont fait le choix de la guerre", écrit Malek Boutih. Un choix qui repose plus sur un rejet des valeurs républicaines et de la société démocratique occidentale plutôt "que d'une doctrine religieuse fondamentaliste". Un phénomène dû, selon le député de l'Essonne, a une jeunesse "frustrée, prête à basculer à cause d'un certain refus des valeurs démocratique". Il met d'ailleurs en garde la France contre un "djihad de masse".

Le djihadisme, explique l'élu, ne touche plus seulement  "quelques individus marginalisés au profil fragile", mais des jeunes qui "proviennent désormais de toutes les régions françaises et de différentes catégories sociales". Et d'ajouter: "il ne s’agit pas uniquement de jeunes issus de milieux défavorisés ou de culture musulmane ; des convertis, des enfants d’enseignants, des étudiants ont également basculé", ajoute-t-il.

Si les islamistes ont "mis sur pied un réseau social humain où chacun joue un rôle dans l'expression de leur idéologie", Malek Boutih pointe du doigt une "emprise" sur certains quartiers. Pour contrer cela, il dresse une liste de propositions. Surtout que selon lui, "le dispositif de prévention de la radicalisation mis en place depuis 2014 est efficace pour détecter et prendre en charge les individus qui basculent" mais "il n’est pas conçu pour empêcher les jeunes de basculer". La réponse à ce basculement ne peut donc pas être uniquement répressive et judiciaire.

Pour lutter contre l'endoctrinement de la jeunesse, Malek Boutih propose de s'appuyer sur l'école, la culture et la famille avec en toile de fond la République. "La culture est un levier puissant pour dépasser les préjugés, combattre la fatalité du déterminisme et faire évoluer les consciences. Si l’on ne peut remédier à la ségrégation territoriale en un tour de main, s’il n’est pas possible de transformer du jour au lendemain les conditions de vie de certaines populations, il est en revanche plus facile de développer les pratiques culturelles" explique-t-il.

Malgré ce constat alarmiste,  Malek Boutih ne se veut pas défaitiste pour autant et conclue son rapport en expliquant que "l'histoire de notre génération n'est pas encore écrite, notre destin est entre nos mains".

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