Manifestations émaillées de violences contre la loi travail et le 49-3

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 mai 2016 - 20:09
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Manifestation contre la loi Travail le 12 mai à Paris.
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©Joel Saget/AFP
La préfecture de police a annoncé 11.500 à 12.500 manifestants à Paris, en baisse par rapport aux précédentes journées.
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De nouvelles manifestations, moins suivies, et des blocages de lycées ont eu lieu jeudi contre la loi Travail et le recours au 49-3. Des débordements ont une nouvelle fois été constatés, les casseurs s'en prenant aussi bien aux policiers qu'aux services d'ordre des manifestants.

Opposants à la loi travail et au recours au 49-3 se sont mobilisés jeudi dans toute la France, au cours de manifestations parfois émaillées de violences, comme à Paris, au moment où s'ouvrait à l'Assemblée le débat sur la motion de censure.

Des affrontements ont éclaté jeudi après-midi près des Invalides, quelques jeunes cagoulés lançant des projectiles sur les manifestants contre la loi travail, ont constaté des journalistes de l'AFP. Alors que le cortège arrivait au terme de son parcours, des jeunes casseurs s'en sont pris brièvement aux manifestants et aux journalistes présents. Quelques minutes auparavant, les CRS avaient quitté la tête du cortège.

Plusieurs personnes, dont deux blessées à la tête, se faisaient soigner sur place, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les services d'ordre (SO) des syndicats ont été pris à partie par certains manifestants aux cris de "SO salaud, le peuple aura ta peau" ou "flics, SO, même combat". Dix membres des services d'ordre de la CGT et trois de Force ouvrière ont été blessés, selon des sources syndicales.

A Marseille, les jeunes s'en sont également pris avec des projectiles au service d'ordre de la CGT, et ceux-ci ont fait usage en retour de sprays lacrymogènes, avant que les forces de l'ordre ne s'interposent. La préfecture de police a signalé deux interpellations à Paris. D'autres ont eu lieu à Lyon ou encore Caen. Au Havre, le siège du PS a été saccagé au passage de la manifestation, selon la préfecture.

Il s'agit de la cinquième journée de mobilisation nationale et unitaire en deux mois à l'appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef, l'UNL et Fidl. Mais la mobilisation semblait marquer le pas. La préfecture de police a annoncé 11.500 à 12.500 manifestants à Paris, en baisse par rapport aux précédentes journées. A Toulouse, les manifestants étaient 12.000 selon les syndicats, 3.000 selon la préfecture. Les autorités en ont dénombré 2.500 à Nantes, 1.200 à Strasbourg ou encore 1.000 à Grenoble.

"Avec cette loi, on nous crache à la figure", s'indignait Nathalie, une manifestante toulousaine, se disant "un peu écoeurée" par la "façon de faire" du gouvernement. Parmi les slogans entendus à Grenoble: "49-3, on n'en veut pas, Grenoble soulève-toi."

Le débat sur la motion de censure déposée par la droite à la suite de l'engagement de responsabilité du gouvernement Valls s'est ouvert vers 16h, la proclamation des résultats étant attendue vers 18h30.

Côté lycéens, Pierre Monquet, vice-président du SGL, a évoqué "une faible mobilisation" à un mois du Bac, avec des blocages filtrants dans une trentaine de lycées en France. C'était notamment le cas du lycée Sophie Germain à Paris, où Juliette, 17 ans, élève de Terminale, dit avoir fait "toutes les manifs depuis le 9 mars". Le lycée Henri-IV était également bloqué, la porte d'entrée barrée d'un drap: "Le Medef ordonne, le gouvernement obéit, la jeunesse résiste."

"Le gouvernement n'arrivera pas à faire taire les jeunes", a affirmé le président de l'Unef, William Martinet, dans la manifestation parisienne, tandis que le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a voulu se montrer "optimiste" en rappelant qu'il y a dix ans le contrat première embauche (CPE) avait été "adopté, voté, et retiré".

"Il y a besoin de passer à la vitesse supérieure", a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dans une interview à l'Humanité. Pour lui, "les salariés semblent décidés à s'engager dans un mouvement dur".

Deux autres journées de mobilisation ont été fixées aux 17 et 19 mai, à l'appel des sept syndicats, et des grèves reconductibles sont prévues dans certains secteurs, notamment chez les dockers et les marins, ou à la SNCF à l'appel de SUD-Rail et de la CGT-cheminots. "Les salariés d'Aéroports de Paris, d'Air France, mais aussi ceux de l'énergie et de la pétrochimie discutent d'une possible grève reconductible", a souligné M. Martinez.

La mobilisation la plus importante contre le projet de loi remonte au 31 mars, avec 390.000 personnes selon la police, 1,2 million selon les organisateurs dans l'ensemble du pays.

 

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