Manuel Valls évoque la réforme de l'islam de France à Strasbourg
Sa visite était attendue. Le Premier ministre s'est rendu ce mardi matin à Strasbourg (Bas-Rhin), capitale européenne et pôle des sciences des religions, pour parler de la réforme de l'islam de France. Après une visite à la Grande mosquée de la capitale alsacienne, le chef du gouvernement a rencontré les étudiants et les enseignants du diplôme "Droit, société et pluralité des religions".
Créé en 2011, ce cursus vise à former les personnels religieux, dont les imams, ainsi que des responsables de la politique de la ville. Le gouvernement souhaite ainsi développer ce type de diplômes afin d'atteindre une douzaine d'établissements de formation d'ici à la fin de l'année. Le chef du gouvernement, accompagné du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et de la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, s'est ensuite exprimé à l'université de Strasbourg.
Lors de ces rencontres, le Premier ministre a dit vouloir combattre "tout ce qui retarde un islam de France". "C'est là le grand défi auquel nous devons faire face", a-t-il déclaré. Parmi les priorités: la question du financement. S’"il n’y a pas de recette miracle (…), les choses petit à petit se structurent. Des mosquées plus grandes, plus dignes, se sont construites", a-t-il souligné.
Pour s'attaquer à cette question, le chef du gouvernement a assuré que l'Etat souhaitait mettre les moyens nécessaires. Pour lui, "il y a en France toutes les énergies et les ressources nécessaires au développement de l'Islam".
Face aux craintes de la communauté musulmane, le chef du gouvernement s'est également voulu rassurant. "L'Etat ne s'occupera pas de théologie. Il n'y aura pas de loi, il n'y aura pas de décret, il n'y aura pas de circulaire pour dire ce que doit être l'islam", a-t-il affirmé. Pour le président de la Grande mosquée de Strasbourg, Ali El Jarroudi, cette rencontre est "très favorable pour la communauté musulmane. Il y a eu beaucoup de propositions. On verra si cela se concrétise mais je suis confiant. Mais déjà, venir chez nous, ce n'est pas anodin, c'est montrer l'intérêt pour un islam modéré du juste milieu", a-t-il déclaré.
La montée des extrêmes a également été abordée lors de cette visite. Alors que le Front national est en bonne position pour les élections départementales qui auront lieu les 22 et 29 mars prochains, Manuel Valls a pointé du doigt les idées défendues par l'extrême droite. "Au fond, ces deux extrémismes se nourrissent l'un et l'autre et représentent un danger majeur pour notre démocratie, notre société et notre vivre ensemble", a-t-il déclaré.
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