Manuel Valls : "j'ai peur que mon pays se fracasse sur le Front national", clame le Premier ministre
Le Front national serait aux portes du pouvoir, selon Manuel Valls. "Est-ce que vous ne pensez pas qu’un Front national qui fait 25 % aux élections européennes, peut-être 30 % aux départementales, et ainsi de suite, ne peut pas gagner l’élection présidentielle?", a ainsi prévenu le Premier ministre ce dimanche matin, lors du Grand Rendez-vous Europe 1, Le Monde, I-Télé.
Interrogé sur les sondages donnant le Front national en tête des rapports de force nationaux au soir du premier tour des élections départementales du 22 mars prochain, le Premier ministre a clamé sa "peur que le pays se fracasse sur le Front national", qui serait selon lui "aux portes du pouvoir". Une prédiction qui pourrait se réaliser "pas en 2022, pas en 2029, mais en 2017", a enfin assuré Manuel Valls.
"Mon angoisse, puis-je vous parler de mon angoisse, de ma peur pour le pays? C'est le FN à 30%, pas au deuxième tour, mais au premier tour des élections départementales", a-t-il encore insisté. Avant de "revendique(r) la stigmatisation de Marine Le Pen" car son parti "n'apporte aucune solution, ni pour les départements, ni pour le pays (...) et en plus, c'est un programme qui jettera les Français les uns contre les autres".
Le message est on ne peut plus clair: alors que les élections départementales s'annoncent très compliquées pour le Parti socialiste, Manuel Valls a fait –et ce depuis plusieurs semaines maintenant– du Front national l'ennemi de cette campagne. Le Premier ministre chercherait ainsi à ne pas se mettre à dos l'opposition UMP/UDI, qu'il ne critique que peu ces derniers temps, dans l'espoir d'un réflexe républicain de ces électeurs dans les départements où le FN pourrait l'emporter au soir du second tour du 29 mars. Mais aussi car il pense possible un même sursaut des élus de l'opposition durant les fameux "troisièmes tours" de désignation des présidents de départements.
Un pari osé, compte tenu de la porosité désormais établie entre les électorats UMP et FN, ainsi que sur la haine viscérale du "pouvoir socialiste" d'une bonne partie de l'opposition. Oui, mais c'est peut être la dernière carte du PS pour éviter une percée "sans précédent", selon les propres mots du chef du gouvernement, du parti de Marine Le Pen lors de cette élection. Un scrutin qui désignera les majorités départementales pour les six prochaines années.
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