Manuel Valls : "le Front national est une arnaque"

Manuel Valls était ce mercredi l'invité de BFMTV et RMC, Le Premier ministre est revenu sur la nécessité du retrait de certaines listes de gauche pour faire barrage au Front national aux régionales, notamment en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne. Il a également évoqué les avancées de l'enquête sur les attentats du 13 novembre.

Le troisième kamikaze du Bataclan identifié

"Il a été identifié. Il appartient au procureur de la République François Molins qui supervise cette enquête longue (de donner plus d'éléments). L'enquête avance, il est important que les complicités soient connues, que les interpellations aient lieu. Face à la menace terroriste, il faut poursuivre ce travail et cette guerre, puisque nous sommes en guerre contre Daech".

 

La rumeur d'une interdiction de la wifi publique pour lutter contre les terroristes

"Je n'ai pas entendu parler de ça. Internet est une liberté et un moyen extraordinaire de communiquer, mais c'est aussi un moyen pour les terroristes de communiquer et de diffuser leur idéologie totalitaire. (...) J'ai réuni les grands opérateurs pour être plus efficace contre la diffusion des idées islamistes".

"Les individus qui se radicalisent le font dans les mosquées salafistes, en prison, et pour les plus jeunes sur Internet. L'interdiction de la wifi n'est pas une piste envisagée aujourd'hui".

 

Jean-Pierre Masseret refuse de se retirer en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne

"Il y a 17 régions concernées par le deuxième tour. Sur ces régions la gauche rassemblée peut l'emporter dans 14 régions. Ma tâche c'est de gagner dans ces régions dans des conditions difficiles".

"Il y a trois autres régions où nous ne pouvons pas gagner et où le FN peut l'emporter. Retirer nos candidats a été une décision difficile. Les listes du Nord et de PACA ont été à la hauteur et dignes. Nous soutenons Xavier Bertrand et Christian Estrosi".

"J'appelle à nouveau à voter pour Philippe Richert (candidat LR dans le grand Est, NDLR) car c'est la seule manière de faire barrage au FN. Ce n'est pas à moi de décider de l'exclusion (du parti de Jean-Pierre Masseret). Mon rôle comme pour Jean-Christophe Cambadélis, c'est d'être clair".

 

Christian Estrosi avait pris des positions proches du FN, notamment avec la "cinquième colonne" et "l'islamo-fascisme"

"Il faut rappeler les prises de position de Marion Maréchal-Le Pen qui s'en prend tous les jours à nos compatriotes musulmans, qui défend la France de Charles Martel. C'est ça l'extrême droite. Il n'y a pas d'hésitation à avoir face à l'extrême droite et ses solutions inefficaces car c'est une arnaque. C'est une arnaque de sortir de l'euro, cela mettrait à genoux le pays. C'est une arnaque le FN quand il parle de sécurité alors qu'à l'Assemblée nationale il ne vote pas les mesures de sécurité ou que Marine Le Pen au Parlement européen ne vote pas le PNR".

"Tous ces propos (de candidats Les Républicains, NDLR) -qui invitent la droite républicaine à réfléchir- ont été tenus pour courir après le FN. Mais je fais la différence quand il s'agit des valeurs de la République. Christophe Castaner (tête de liste PS en PACA) et Pierre de Saintignon (Nord-Pas-de-Calais-Picardie) n'ont pas hésité. Il y a des dizaines de colistiers de Jean-Pierre Masseret qui ne veulent pas se maintenir. J'appelle les électeurs de gauche à voter pour le candidat qui représente les valeurs de la République".

 

Pour Nicolas Sarkozy, le vote FN "n'est pas immoral"

"Ce qui est immoral ce sont les positions du FN par rapport à nos valeurs. Sur le plan économique, de l'Europe, de l'environnement, les solutions de Mme Le Pen, c'est de sortir de l'Europe. (...) Je respecte les électeur du FN mais ils se trompent, ils sont trompés par cette arnaque".

"La différence entre moi et Nicolas Sarkozy est que je suis au clair. Il n'y a pas de +ni-ni+ chez moi. Lui n'est pas clair. Quand il s'agit de choisir entre la gauche, la droite républicaine et FN il faut être clair comme nous l'avons été à chaque fois. L'absence de clarté brouille les lignes. C'est une faute que commet Nicolas Sarkozy, il devrait se reprendre".

 

Démissionnera-t-il si le deuxième tour se solde par des victoires du FN?

"Non. C'est le combat d'une vie. J'espère que nous le gagnerons. Pensez-vous un seul instant que pour la France, l'Europe et le monde, la solution c'est le FN"?

"Je ne veux pas que mon pays soit sali et tombe sous la coupe du FN. S'il emporte deux ou trois régions, ce serait un premier pas".

"Quand on s'attaque à notre pays, nos valeurs, notre jeunesse, ce qu'on fait les terroristes parce que nous sommes le pays des valeurs universels, (...) quand on est Français, qu'on a un recule sur l'histoire, on vote, pour la République et la démocratie".

 

Le régime social des indépendants (RSI)

"Le RSI est en place depuis 2006 et ce régime connaît de graves incohérences. Je sais ce que cela représente pour les artisans et commerçants. Mon gouvernement a saisi ce problème à bras le corps. Tout a été mis sur la table y compris le retour vers le régime général. La sur-cotisation que cela impliquerait nous a conduit à l'écarter".

 

Les agriculteurs, toujours frappés par la crise, ont beaucoup voté FN

"Nous connaissons une crise économique, sociale et morale dans monde de l'agriculture. C'est lié à une chute des prix dramatique pour ces éleveurs, au problèmes de maladies animales en plus de la découverte de la grippe aviaire. Des mesures sanitaires ont été prises par Stéphane Le Foll, nous présentons des efforts de trésorerie depuis des mois . Nous travaillons sur la de la dette et sur une année blanche sur les remboursements pour tous ceux qui le demandent".

"En Bretagne, qui a connu la crise des Bonnets rouges, de l'agriculture et de la pêche, Jean-Yves Le Drian, un membre du gouvernement, est en passe de l'emporter".

"Si le président de la République et les ministres ont la confiance des Français pour mener la guerre contre Daech, c'est parce que nous parlons clair. C'est comme ça que nous gagnerons. Je n'ignore rien des problèmes des Français, je suis l'élu d'une circonscription populaire, Evry (Essonne). Mais je ne veux pas qu'alors que nous sommes attaqués, les Français aillent chercher la solution dans l'extrême droite. C'est une impasse".