Marine Le Pen évoque un "aveuglement idéologique" de François Hollande
Une semaine après les terribles attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis, l'union nationale si chère aux politiques semble bel et bien être de l'histoire ancienne. Outre Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen ne se prive pas de pointer du doigt les "défaillances" du gouvernement. Reçu à l'Elysée en privé par François Hollande le dimanche 15 novembre comme tout chef de parti politique, elle remet en question les frontières françaises et européennes actuelles.
C'est une nouvelle fois ce message que la présidente du Front national a voulu faire passer lors d'une interview accordée au Figaro qui a publié cet échange sur son site Internet le samedi 21 novembre. Six jours après sa rencontre avec le chef de l'Etat, elle raconte: "j'ai trouvé qu'il (François Hollande, NDLR) restait dans un aveuglement idéologique très dangereux, face à un certain nombre de domaines comme la nécessité des frontières pérennes et les énormes flux de migrants au sein desquels se sont infiltrés des terroristes".
Depuis le drame, François Hollande s'est montré déterminé à lutter contre le terrorisme en présentant une série de mesures, dont l'une vient d'être adoptée : le prolongement de l'état d'urgence pour trois mois. Le président a évoqué un renforcement des moyens de lutte contre le terrorisme, mais n'obtient pas l'aval de Marine Le Pen qui se montre sans surprise très critique envers sa politique: "le gouvernement se heurte au mur de la réalité et reprend une partie des mesures de bon sens que le Front national expose depuis de nombreuses années mais comme il n'a pas de vision claire du combat qu'il doit mener, il va rendre ces mesures inefficaces", affirme-t-elle au Figaro.
Reprochant au président de ne pas s'être rapproché de la Russie plus tôt, elle dénonce également son "refus idéologique" de travailler avec les services de renseignements de Syrie. "Cet aveuglement a entraîné la très grave accusation portée par Bernard Squarcini". L'ancien patron du renseignement intérieur (DCRI) a laissé entendre dans Valeurs Actuelles que le Premier ministre Manuel Valls se serait privé de précieux renseignements dans la lutte anti-terroriste car ils provenaient de Syrie. Mais comme l'a décrypté Metronews par la suite, ce choix s'est justifié non par opposition idéologique mais parce que la Syrie aurait demandé en échange une reprise des négociations diplomatiques et donc la réouverture de l'ambassade française à Damas.
Face à "un fondamentalisme islamiste qui pullule en toute impunité depuis plus de dix ans sur le territoire français", Marine Le Pen a fait savoir qu'elle réclamait une commission d'enquête parlementaire et accuse, pour terminer, les chefs d'Etat de ne pas avoir tiré les leçons des attentats de janvier. "Les défaillances n'ont pas été résolues par les gouvernements successifs. Ils ont désarmé et rendu vulnérable notre pays". Enchaînant les interviews ces derniers jours, la fille de Jean-Marie Le Pen s'est illustrée en quittant la radio France Inter après que le journaliste Patrick Cohen ai vérifié ses propos en direct.
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