Migrants : Xavier Bertrand accuse Londres de passivité

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JmC
Publié le 02 août 2015 - 12:35
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Xavier Bertrand.
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Xavier Bertrand accuse Londres de passivité sur le dossier des migrants.
©Gonzalo Fuentes/Reuters
Xavier Bertrand estime que la Grande-Bretagne fait du "dumping social" qui attire les immigrés. Il menace de déplacer la frontière de Calais à Douvres, et de laisser partir les migrants vers l'Angleterre.

Candidat à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand (Les Républicains) accuse Londres de passivité dans le dossier des migrants qui veulent passer clandestinement de France en Angleterre, via le tunnel sous la Manche en passant par Calais.

Dans une interview au Journal du Dimanche, l'ancien ministre menace le Premier ministre britannique David Cameron, qu'il accuse de passivité, de laisser les migrants partir en Angleterre.

"S'il y a autant de migrants à Calais, ce n'est pas parce qu'ils veulent y vivre: ils viennent pour passer en Angleterre. Et il est temps de mettre un terme à cette hypocrisie, parce que tant que les Anglais ne prendront pas leur part au règlement de ce problème, il n'y aura pas de vraie bonne solution", déclare-t-il.

Selon lui, "Calais n'est pas un problème franco-français. C'est un problème européen, c'est un problème franco-britannique. Les Anglais doivent changer leurs règles sur le travail des migrants parce qu'en Angleterre, même si, en théorie, il faut certains papiers, la réalité est qu'il est possible d'y travailler sans papiers, et que beaucoup de patrons en profitent pour payer ces travailleurs-là moins cher".

Xavier Bertrand enfonce le clou, ajoutant: "Messieurs les Anglais, cessez votre dumping social et mettez de l'ordre dans votre réglementation du travail illégal! Car, tant que cela ne changera pas, les migrants penseront qu'ils peuvent trouver du travail en Angleterre sans avoir de papiers en règle. Il faut absolument que les Anglais bougent. Ou alors il faudra bouger la frontière".

L'ancien ministre et actuel député de l'Aisne précise sa menace, au cas où Londres ne prendrait pas les mesures qu'il souhaite: "Géographiquement, la frontière anglaise se situe à Douvres. Nous avons été bien bons, lors de la signature des accords franco-britanniques du Touquet en 2003, d'accepter que la frontière soit à Calais, avec seulement une micro-aide britannique. Mais, aujourd'hui, le problème des migrants est d'une toute autre ampleur. Alors je le dis clairement: si les Anglais ne veulent rien entendre, rien comprendre, s'ils ne veulent pas prendre leur part au règlement de ce dossier, les accords du Touquet doivent être revus".

Alors que Xavier Bertrand lançait cette attaque contre Londres, les ministres de l'Intérieur des deux pays, Bernard Cazeneuve et Theresa May, publiaient au contraire une déclaration commune, toujours dans le JDD, pour affirmer leur unité et leur volonté de régler ensemble le problème, qualifié de "priorité absolue".

 

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