Mort de Rémi Fraisse : «pas question de suspendre le gendarme qui a lancé la grenade»

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PP
Publié le 29 octobre 2014 - 21:31
Mis à jour le 05 novembre 2014 - 18:46
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Le général Denis Favier, directeur général de la Gendarmerie nationale.
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©Capture d'écran BFMTV
Le général Denis Favier est le directeur général de la Gendarmerie nationale.
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Le général Denis Favier, directeur général de la Gendarmerie nationale, a réagi pour la première fois à la mort de Rémi Fraisse, mercredi soir sur BFMTV. Selon lui, il n’y a pas eu de faute intentionnelle du gendarme qui a lancé la grenade mortelle.

Le général a rencontré l’escadron engagé dans la mort de Rémi Fraisse

"L'escadron engagé dans les faits est aguerri, professionnel, mais, quand j'ai rencontré les hommes ce matin (mercredi, NDLR) je les ai trouvés meurtris. Ils ont été assaillis pendant de longues heures, malmenés par des gens qui avaient la volonté d’en découdre. Ils ont été exposés et ont vécu des heures particulièrement délicates. Mais les hommes sont aussi meurtris, conscients du drame qui s’est déroulé. L’ensemble de la Gendarmerie exprime sa compassion".

 

Les faits

"L’enquête engagée va permettre de voir plus clair. (…) Pour comprendre cette nuit, il faut savoir qu’il y a eu des agressions violentes contres les gendarmes sur place depuis des mois. Nous prenons des dispositions pour que tout se déroule de manière apaisée, avec une présence discrète de notre part, mais il y a des éléments violents et déterminés sur place".

"La manifestation dans l’après-midi s’est déroulée normalement, mais dans la soirée, des éléments cherchant l’affrontement sont intervenus. Les gendarmes ont étés victimes d’agressions caractérisées, avec une violence sans précédent: des jets de pierres, de boulons, de cocktails Molotovs, des tirs de mortiers et de fusées".

"Ceux qui étaient au contact à 2 heures du matin étaient là pour en découdre. Je ne sais pas si Rémi Fraisse était là pour en découdre, mais il était dans un groupe qui l’était. (…) La réponse a été graduée: grenade lacrymogènes, puis mixtes, puis des grenades offensives".

 

Le gendarme qui a lancé la grenade mortelle

"J’ai rencontré le tireur de la grenade offensive. Il a réagi suite à la pression forte subie par le dispositif et sous les ordres de ses supérieurs, qui ont décidé ces tirs après sommations et dans les conditions prévues par la loi. Cette grenade a été lancée à la main depuis l’arrière du grillage, un tir court et parabolique, comme le veut l’usage".

"Cette arme n’est pas une arme qui tue, elle déclenche un effet assourdissant, mais n’est pas une munition qui tue. C’est une munition régulièrement engagée, mais -et c’est là le drame- elle est entrée en contact avec le corps de Rémi Fraisse accidentellement. C’est un concours de circonstances tout à fait défavorable".

 

La réaction des gendarmes

"Les gendarmes qui étaient au contact ont vu quelqu’un tomber et ont décidé aussitôt d’aller le chercher, sous le harcèlement des protestataires, pour le mettre à l’abri et lui prodiguer les premiers soins".

"Dans cette situation, il fait nuit, il y a de la fumée, il y a une pression très forte, deux gendarmes ont été blessés, il a alors semblé totalement improbable aux gendarmes que ce soit la grenade qui ait tué Rémi Fraisse".

 

Les conséquences du drame

"J’accorde mon soutien total aux militaires de cette unité, il n’y a pas eu faute intentionnelle, il n’est donc pas question de suspendre la capitaine qui a lancé la grenade. Mon rôle est de soutenir mes hommes tout en ayant une démarche de vérité. Je n’envisage pas de démissionner car on ne part pas en pleine tempête".

"Je trouve qu’il y a une accentuation très nette de l’agressivité et de la violence des manifestants. Nos conditions sont de plus en plus dures et ça nous inquiète. (…) Ces groupes de contestation extrême se déplacent et cherchent à porter atteinte aux symboles de l’Etat, comme les gendarmes".

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