Nicolas Sarkozy : "il n'y a pas d'alternative crédible au nucléaire"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 avril 2016 - 14:38
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Nicolas Sarkozy.
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Nicolas Sarkozy se prononce également pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
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Nicolas Sarkozy veut abroger l'objectif gouvernemental de réduire d'ici 2025 la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d'électricité, a-t-il annoncé au "Journal du Dimanche" ce samedi. Pour l'ancien président qui déplore fortement la fermeture de Fessenheim, il faut "maintenir le parc actuel, et investir pour développer une nouvelle générations de centrales".

Si elle revient au pouvoir en 2017, la droite abrogera l'objectif de réduire d'ici 2025 la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d'électricité car "il n'y a pas d'alternative crédible au nucléaire", affirme Nicolas Sarkozy dans un entretien au JDD publié ce samedi 30. "En cas d’alternance, nous abrogerons l’objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité en France (...) Il n’y a simplement aucune alternative crédible à l’énergie nucléaire. Il faut donc maintenir le parc actuel, et investir pour développer une nouvelle génération de centrales", affirme le président des Républicains, dont le parti tient une convention mardi 3 mai sur l'énergie.

La fermeture de Fessenheim, confirmée par François Hollande pour cette année à l'occasion de la conférence environnementale, "est une erreur historique", juge-t-il. "L’Autorité de sûreté nucléaire, après avoir examiné la centrale, lui a accordé plusieurs années d’exploitation supplémentaires. À lui seul, le site de Fessenheim fournit notamment, l’électricité de toute la région Alsace. Elle rapporte plus de 300  millions d’euros de bénéfices à EDF et elle ne pose aucun problème de sécurité", plaide-t-il. "De deux choses l’une : soit les centrales sont dangereuses et, dans ce cas, la France comptant 58 réacteurs nucléaires, pourquoi fermer ceux de Fessenheim et pas les autres? Soit ce n’est pas dangereux et, dans ce cas-là, pourquoi fermer Fessenheim? Uniquement, par pure tactique électorale, pour rattraper désespérément les écologistes? On est très loin du sens de l’État", dénonce l'ancien chef d'Etat.

Interrogé par l'AFP pour savoir s'il partageait la position de Nicolas Sarkozy, l'ancien Premier ministre François Fillon, candidat à la primaire de la droite et député, a répondu: "Oui absolument, cette proposition (de baisse à 50%) est totalement irréaliste et conduirait à une forte augmentation des émissions de CO2 d'environ 30%". Quant à l'ancienne ministre de l'Ecologie et du Développement durable, Nathalie Kosciusko-Morizet, elle a estimé que "la réduction de la part du nucléaire doit procéder de la montée en puissance des renouvelables. On doit se donner des objectifs en termes de renouvelables, comme on l’a fait du reste avec le Grenelle. Et, de fait, cela fait réduire la part du nucléaire. Mais la réduction est une résultante, plutôt qu’un objectif de premier rang". "Fixer dans la loi des objectifs de réduction impératifs, c’est s’obliger éventuellement à fermer des centrales qui n’ont pas atteint leur échéance, et dont l’ASN ne demande pas la fermeture, ce qui est économiquement absurde", selon cette autre candidate déclarée à la primaire et députée.

Sur la situation financière d'EDF, l'ancien président estime que "la seule solution sera d’ouvrir le capital d’EDF pour lui permettre d’investir dans son développement: investir dans l’EPR, et notamment en Grande-Bretagne, mais aussi investir pour développer un nouveau modèle de centrales de milieu de gamme, qui permette de gagner des appels d’offres dans d’autres pays". "Mais cette ouverture du capital d’EDF ne peut être que partielle : le nucléaire est une activité stratégique et il ne peut être question d’une privatisation à 100 % d’EDF", ajoute-t-il.

Enfin, M. Sarkozy se prononce également pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes  et rejette la tenue d'un référendum pour trancher le débat. "Le principe du référendum n’est pas en cause. Mais pas après dix années d’immobilisme, pas après plus de 150 décisions de justice qui ont tranché la question, et pas une consultation organisée par un gouvernement dans lequel certains ministres sont pour et d’autres contre", assène-t-il.

 

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