Notre-Dame-des-Landes : la "facture" de l'abandon s'annonce très élevée
Les chiffres les plus vagues –mais toujours très élevés– ont circulé depuis la décision de l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes pour chiffrer le coût de ce renoncement. C'est maintenant une estimation plus précise de la "douloureuse" qui vient d'être calculée par Eric Woerth (et que révèle Le Point), le président de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale, qui a eu accès aux premières conclusions d'un rapport d'expertise commandée par le gouvernement.
Dans le collimateur, le montant exact de l'indemnité que l'Etat devra verser à Vinci qui devait réaliser et exploiter le projet et qui perd donc un chantier conséquent avec le retrait de l'Etat. Et c'est plutôt la fourchette haute qui est envisagée: selon les conclusions d'Eric Woerth, le président de la commission, la note finale pourrait dépasser les 500 millions d'euros.
L'Etat va devoir rembourser en effet 474 millions de manque à gagner pour l'entreprise, auxquels se rajoutent 20 millions d'euros de pénalités, et 16 millions d'euros d'encourt des fonds propres investis dans le projet. Soit une facture globale maximum de 510 millions d'euros.
Comment expliquer un montant aussi astronomique? Réponse: le marché public passé avec Vinci l'était pour une durée de… 55 ans. Soit plus de cinq décennies de manques à gagner estimés que l'Etat doit rembourser pour avoir rompu unilatéralement l'engagement. L'entreprise et l'Etat sont cependant en cours de négociation, a priori dans le but de trouver un terrain d'entente sur le remboursement qui pourrait rabaisser la note.
Voir aussi - Notre-Dame-des-Landes: l'Etat esquisse un projet agricole "ouvert" sur l'ex-ZAD
Mais ce n'est pas tout: la somme de 510 millions est celle que l'Etat va devoir sortir de ses caisses. Reste maintenant à estimer celle qui ne rentrera jamais en prélèvements sur l'activité qu'aurait généré cet aéroport. Eric Woerth l'estime à 211 millions d'euros pour l'Etat et à 186 millions d'euros pour les collectivités locales.
Reste un dernier chiffre inconnu: le réaménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique, celui qui est actuellement en activité et qui était jugé trop petit pour accueillir la hausse prévue du trafic. Non seulement des travaux coûteux sont à prévoir mais le concessionnaire pourrait réclamer des gages financiers très élevés pour accepter un chantier qui pourrait lui aussi se retrouver occupé par une "ZAD" et donc… lui aussi abandonné.
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