Nouveaux nom, statuts et "gouvernement" : les adhérents UMP votent pour refonder leur parti
Pas encore président de son parti Nicolas Sarkozy annonçait déjà sa volonté de le "rénover du sol au plafond", en novembre dernier. Les ouvriers, ou plutôt les adhérents, de l'UMP entament ce jeudi les travaux avec l'ouverture du vote, qui se clôture vendredi 29, sur le nouveau nom, les nouveaux statuts et le nouveau bureau politique de leur mouvement. Fin de chantier et livraison de la nouvelle boutique samedi 30, lors du congrès fondateur de la future ex-UMP, "Les Républicains".
Si la nouvelle appellation du parti a cristallisé les débats depuis plusieurs semaines, notamment du fait du recours déposé –et rejeté– contre elle par des partis de gauche et des particuliers, les 213.030 adhérents à jour de cotisation devraient toutefois la plébisciter. Servant tout à la fois à tourner la page de la guerre Copé-Fillon de l'automne 2012 mais aussi, voire surtout, à racheter au mouvement une virginité alors que l'affaire Bygmalion défraye régulièrement la chronique, ce nouveau nom permettra à Nicolas Sarkozy d'imprimer sa patte sur la future ex-UMP. Sa rampe de lancement vers 2017.
Mais les adhérents sont appelés à se prononcer sur beaucoup plus qu'un changement de nom, aussi important soit-il pour leur président. Depuis ce jeudi 8h et jusqu'à vendredi 18h, par voie électronique, trois questions leur sont soumisent. La première, donc, pour valider "Les Républicains" comme nom de baptême. La seconde, ensuite, sur les nouveaux statuts de leur mouvement. La troisième, enfin, pour désigner leur nouveau bureau politique, le "gouvernement" du parti.
Démocratie interne, fin des "chapelles" (comprendre les courants) internes, gestion plus "transparente" et parité dans les instances de direction, les nouveaux statuts entendent moderniser une formation pourtant récente, fondée en 2002. Enfin, un recours régulier par référendum aux adhérents, qui pourront également donner leur avis sur différents sujets par Internet, est également prévu.
Pour autant, si les "écuries" tant honnies par Nicolas Sarkozy disparaîtront de l'organisation des Républicains, le président du parti a dû faire des concessions sous la pression de ses rivaux internes que sont Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire, notamment. Ainsi, pas de courants, mais un nouveau bureau politique qui pourrait faire figure d'armée mexicaine avec ses 120 membres (il a été élargi à l'Outre-mer), soit près de soixante de plus qu'auparavant. Pourquoi? Pour représenter toutes les sensibilités.
Les résultats du vote seront connus par la Haute autorité chargée du bon déroulement du scrutin environ une demi-heure après la clôture des votes. Si Nicolas Sarkozy veut les garder secrets jusqu'au congrès du lendemain, il pourrait toutefois décider de les annoncer vendredi soir, afin d'éviter les fuites.
Pierre Plottu
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