Péage autoroute : le gouvernement veut enlever les barrières

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 22 octobre 2018 - 15:27
Image
Les tarifs des péages d'autoroutes augmenteront sur les principaux réseaux à partir du 1er février
Crédits
© PHILIPPE DESMAZES / AFP/Archives
Bientôt la fin des barrières sur les péages?
© PHILIPPE DESMAZES / AFP/Archives
Le ministère des Transports va présenter au printemps prochain un projet de loi incluant de nombreuses modifications visant à fluidifier la circulation en France. Mesure principale: mettre fin aux barrières sur les autoroutes et mettre en place un système de paiement via des capteurs automatiques.

Le texte n'est encore qu'à l'état de projet mais il pourrait changer durablement la circulation sur les routes françaises. Après la limitation à 80 km/h sur les routes départementales à double sens, le gouvernement met sur la table sa loi d'orientation des mobilités, dite "LOM", qui propose de nouvelles réformes pour faciliter les déplacements sur le territoire français.

Principale mesure envisagée, du moins la plus visible, la fin des barrières sur les péages des autoroutes remplacées par des capteurs pour automatiser les installations qui génèrent fréquemment des ralentissements lorsque le trafic est chargé. Dans les faits, il s'agirait de mettre en place un système où le paiement s'effectuerait par des capteurs détectant une vignette, un badge ou une plaque, déclenchant alors le paiement. Un système assez proche des abonnements aux autoroutes donc. Si le gain en fluidité (et même au niveau environnemental) est indéniable, il aurait un inconvénient de poids: la fraude. Selon une estimation du texte, révélée par Le Parisien, ce flux libre et automatisé générerait 5% d'impayés soit un manque à gagner pour les sociétés d'autoroute de 500 millions d'euros par an.

Le gouvernement veut aussi profiter de la LOM pour mieux encadrer les tarifs de covoiturage rémunéré. La logique est simple: la législation veut que le covoiturage organisé par des plateformes professionnelles (type BlaBlaCar) reste attachée à sa logique économique d'origine, celle du partage et non du profit. Concrètement, au lieu de fixer un prix par passager, la LOM envisage d'imposer un tarif dégressif selon le nombre de passagers (plus il y a de monde dans la voiture, moins le tarif du trajet est élevé). Problème: la faisabilité technique de la mesure n'est pas garantie.

Voir aussi - Péages urbains: 5 euros pour rouler dans Paris? Ce n'est pas pour tout de suite

La LOM contiendra également une mauvaise nouvelle côté fiscal: une taxe de trois euros sur chaque carte grise délivrée, pour couvrir notamment les frais croissants des contrôles de véhicule, renforcé depuis le scandale du Dieselgate.

Ce projet de loi contient d'autres mesures –il comporte un trentaine d'articles– comme par exemple la possibilité de demander à un bus de s'arrêter entre deux arrêts (pour lutter contre le harcèlement sexuel, ou l'insécurité le soir) ou la création d'un forfait mobilité de 400 euros pour les salariés venant au travail en vélo.

Le projet de loi sera présenté au printemps à l'Assemblée nationale.

Lire aussi:

Péages des services d'urgence: l'Etat cherche un accord avec les autoroutes

Le covoiturage courte-distance cherche sa voie

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.