Police  : ça tangue (vraiment) dans les rangs

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FranceSoir
Publié le 12 juin 2020 - 19:15
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Des menottes jetées à terre par les policiers devant la Haute Cour de Marseille lors d'un rassemblement, le 11 juin 2020, pour protester contre les dernières annonces du ministre de l'Intérieur
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© CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Dans toute la France, des policiers jettent leurs menottes
© CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Les policiers ne décolèrent pas après les propos de leur ministre en début de semaine. Ils multiplient les actions symboliques, et leurs syndicats semblent avoir acté le divorce avec Christophe Castaner. 
 
Alors des rencontres étaient organisées jeudi et vendredi au ministère de l’Intérieur, les chefs de file des syndicats ont fait directement appel au président de la République afin qu’il les reçoive :
 
 
« Emmanuel Macron doit respecter et considérer sa police »
 
Ils étaient quelques dizaines de policiers réunis place Beauvau pour une action symbolique, après avoir bloqué une partie des Champs-Elysées avec des véhicules affichant leurs vérités : les forces de l’ordre aussi comptent de nombreux blessés dans leurs rangs, la police républicaine représente toute la diversité du pays, et un slogan « Pas de police, pas de paix » - qui rappelle le « Pas de justice, pas de paix » des manifestants contre les violences policières. 
 
Les syndicats de police « écoeurés »
 
Dans un lieu de pouvoir habituellement interdit à toute contestation sociale, les représentants d’Alliance Police Nationale, l’UNSA police ou encore Synergie Officiers ont estimé que c’est désormais au chef de l’État de prendre la main, rappelé que les déclarations de leur ministre s’étaient sur injonction d’Emmanuel Macron. 
 
Ils ont dénoncé « la goutte d’eau qui fait déborder le vase », cette « présomption de culpabilité » que Christophe Castaner fait peser sur eux,  dans climat social tendu depuis des mois :
 
« Ca fait des mois que ça dure, les collègues n’en peuvent plus »
 
Mais dès samedi, les forces de l’ordre devront une nouvelle fois faire face à la contestation. 
 
Cafés et commerces fermés à Paris
 
Des manifestations contre les violences policières et le racisme sont en effet annoncées ce samedi dans de nombreuses villes de France. Certains préfets, comme à Lyon ou à Nantes, ont pris des arrêtés d’interdiction.
 
Ce n’est pas le cas à Paris, où le préfet de police Didier Lallement, qui n’est pourtant pas réputé pour son laxisme, a publié ce vendredi un communiqué de presse un peu étrange qui commence par ses mots : « Pour faire face à des risques de rassemblements, dont le préfet de police rappelle qu’ils ne sont pas autorisés s’ils dépassent plus de dix personnes... ». La manifestation, qui partira à 14h30 de la place de la République, n’est donc ni interdite, ni autorisée. 
 
Ce vendredi après-midi toujours, le « risque de rassemblement » intéressait déjà plus de 18600 personnes sur la seule page Facebook de l’événement, signée de dix-huit organisations ! 
 
Le préfet de Paris, donc, a ordonné la fermeture des commerces, cafés et restaurants samedi après-midi entre la place de la République et la place de l’Opéra, et demandé à leurs propriétaires de « mettre en place des moyens de protection ». Et ce tout en précisant que « ces mesures pourront être levées au cas par cas (…) en fonction de l’évolution de la situation ». 
 
La Mairie de Paris a quant à elle été priée d’enlever « tous les objets pouvant servir de projectiles » et de sécuriser les chantiers sur le parcours. 

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