Pour une "dégradation nationale" plutôt que la déchéance : l'appel de Jean-Luc Bennahmias
Il s'agit de sortir de "l'épisode malheureux" qu'est le débat fratricide (au sein de la gauche) sur la déchéance de nationalité, estime Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate, dans un appel qu'il cosigne avec Brigitte Le Cam, conseillère municipale de Quimper, et Gilles Casanova, secrétaire général adjoint du mouvement. Face au risque d'opposer les Français et à la nécessité de sanctionner, même symboliquement, les terroristes, les cosignataires de ce texte publié sur le site du parti en appellent ainsi à la création d'une peine de "dégradation nationale".
"Faut-il prendre le risque d’ouvrir la boîte de Pandore de la création de deux statuts de Français" ouvrant la voie à toutes les dérives? Impensable pour Jean-Luc Bennahmias et ses cosignataires, car cela reviendrait à opposer deux catégories de citoyens: ceux qui le sont par le sang et les autres (d'autant que ces derniers seraient essentiellement d'origine africaine, selon eux). "Ce serait un signal donné à cette jeunesse que nous ne voulons pas d'elle"; ce serait se prendre dans "les pièges" tendus par les terroristes, préviennent-ils, balayant au passage toute possibilité de "faire des apatrides" (ce qui est interdit par les conventions internationales, rappellent-ils).
"Pourtant, la demande d’un acte symbolique de la Nation contre ceux qui prennent les armes contre elle doit être entendue", poursuivent les auteurs, qui préconisent de "reprendre, pour l’adapter à notre époque" l'équivalent de la peine d'indignité nationale créée au lendemain de la Seconde guerre mondiale pour sanctionner les Français ayant collaboré au régime nazi.
Rebaptisée "dégradation nationale", celle-ci "priverait définitivement de droits civiques, civils et sociaux les auteurs d’actes de terrorisme", ainsi que leurs complices. Elle pourrait être créée par la loi, "sans toucher à la Constitution", affirme Jean-Luc Bennahmias. Exit, ainsi, le risque, en cas de "majorité de droite dure", de voir s’alourdir "à chaque fait divers les occasions de sortir (les binationaux) de la communauté nationale".
Exit également la création de deux catégories de Français, assure le patron du Front démocrate, puisque cette dégradation nationale toucherait tous les condamnés pour terrorisme, binationaux ou non.
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