Présidentielle 2017 : Hollande pas au second tour, sauf si...

La présidentielle de 2017 devrait se résumer à un duel droite contre extrême-droite, à en croire un sondage paru mardi. Si cette étude teste plusieurs possibilités, elle n'examine pas celle d'une union de la gauche dès le premier tour, il faut dire hautement improbable à ce stade. Mais pas impossible.

Marine Le Pen se qualifierait au second tour, mais y serait battue par le candidat de la droite, quel qu'il soit. Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy seraient ainsi largement gagnants, devançant de 40 à 28 points la chef de file du FN lors du second dimanche de scrutin présidentiel en 2017, tandis que François Hollande ne serait pas qualifié, selon un sondage TNS Sofres-OnePoint pour Le Figaro, LCI et RTL publié mardi 15. Mais, dans le détail, ce sondage n'est pas si catastrophique pour la gauche.

En cas de second tour Nicolas Sarkozy-Marine Le Pen, le premier l'emporte très largement avec 64% contre 36% pour cette dernière. Si c'est Alain Juppé qui parvient au second tour, il écrase la candidate FN avec 70% contre 30% des suffrages et obtiendrait 81% des voix de François Hollande au premier tour, là où Nicolas Sarkozy n'en obtiendrait que 46%.

Trois configurations de premier tour ont été testées dans cette enquête: dans la première, où Nicolas Sarkozy et François Bayrou sont respectivement candidats LR et du MoDem, Marine Le Pen (26%) est qualifiée pour le second tour avec Nicolas Sarkozy (24%), éliminant François Hollande (19%).

Dans la seconde configuration, sans François Bayrou, Marine Le Pen (27,5%) est aussi en tête devant Nicolas Sarkozy (26%), François Hollande, de nouveau éliminé, obtenant 22% des voix.

Enfin, dans la dernière option, où Alain Juppé est candidat LR et François Bayrou n'est pas candidat, le maire de Bordeaux est en tête avec 31%, devant Marine Le Pen (28%), suivie du président de la République (20%), toujours éliminé.

Une étude a priori catastrophique pour la gauche, qui semble partie pour virer vers un nouveau "21 avril 2002" lors de la prochaine présidentielle. Mais des résultats qui ne sont pourtant pas si noirs. Si une grande alliance rassemblant au moins socialistes, écologistes et communistes, semble pour l'heure hautement improbable à l'horizon 2017, cette enquête en fait nettement ressortir l'intérêt électoral pour la gauche.

Car la calculatrice est implacable, en additionnant les scores recueillis par le PS, le FG et EELV au premier tour, cette alliance rose-rouge-verte arrive en tête quels que soient les configurations et les candidats des autres formations. Avec des scores allant de 32,5% à 37%, soit des écarts de 6 à 11 points sur la formation arrivée troisième au premier tour, l'avance paraît même suffisante pour palier d'éventuels mauvais reports de voix. A noter enfin que la droite emmenée par Alain Juppé et la gauche rassemblée élimineraient la présidente du FN au premier tour.

Si l'alliance avec les écologistes paraît probable, Cécile Duflot ayant appelé mardi 15 à une "coalition" rassemblant la gauche dans Le Monde, celle avec le Front de gauche paraît beaucoup plus hypothétique, du moins sous sa forme actuelle. Le porte-parole du parti rassemblant le PCF, le Parti de gauche et Ensemble Olivier Dartigolles (membre du PC) a ainsi estimé dans une interview à Marianne que ce "cartel de parti" est "un échec" et en appelle, lui aussi, à une "refondation de la gauche".

Soit le message inverse de Jean-Luc Mélenchon, qui a pour sa part accusé le gouvernement, et en filigrane François Hollande, de "cynisme" et de "joue(r)" avec la montée du FN. Le tribun du Parti de gauche appelle ainsi pour sa part à "aborder les prochaines batailles démocratiques" avec pour mot d'ordre: "le peuple contre l'oligarchie".