Primaire de la droite : la campagne s'achève, François Fillon largement favori

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 novembre 2016 - 17:26
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François Fillon et Alain Juppé.
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©Eric Feferberg/AFP
François Fillon est largement favori.
©Eric Feferberg/AFP
La campagne de la primaire de la droite s'achève. François Fillon est largement favori pour l'emporter face à Alain Juppé. Verdict dimanche dans la soirée.

Les électeurs de la primaire de la droite s'apprêtent à départager dimanche François Fillon, désormais favori, et Alain Juppé, au second tour d'une compétition dont le vainqueur sera en pole position pour remporter la présidentielle, dans moins de six mois.

Certains territoires d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon et Polynésie française notamment) et les Français de l'étranger ont commencé à voter dès samedi.

Les bureaux de vote - 10.228 sur tout le territoire - seront ouverts de 08H00 à 19H00 dimanche en métropole, avec de premiers résultats attendus vers 20H30 de la Haute Autorité chargée de veiller au bon déroulement de ce scrutin inédit pour la droite.

Le premier tour, dimanche dernier, avait été marqué par plusieurs grosses surprises: une participation record (près de 4,3 millions de votants, soit beaucoup plus que les 2,6 millions de la primaire de la gauche en 2011), la sèche élimination de Nicolas Sarkozy, synonyme de retraite politique pour celui qui a dominé la droite pendant une bonne décennie, la poussée spectaculaire de François Fillon (plus de 44% des voix), jusqu'à présent vu comme un éternel second, et le score en retrait d'Alain Juppé (28,6%), après avoir été pendant des mois le favori de la compétition.

Dans l'entourage des deux finalistes, on admet que la campagne de second tour, âpre en début de semaine avec des attaques d'Alain Juppé, pas forcément du goût de certains de ses proches, contre les positions et le programme de son rival (IVG, fonctionnaires...), et le dernier débat télévisé de jeudi ne devraient pas changer la donne.

Sauf nouvelle énorme surprise, c'est François Fillon (62 ans) qui devrait l'emporter sur le maire LR de Bordeaux (71 ans). Le député de Paris est en effet donné très largement gagnant avec 61 à 65% des voix, contre 35 à 39% à son aîné, selon les sondages publiés ces derniers jours. Il devrait notamment bénéficier de bons reports des voix des électeurs de Nicolas Sarkozy (20,7%), qui a lui-même dit qu'il voterait pour son ancien Premier ministre, sans donner de consigne de vote à ses électeurs.

Vendredi, les deux hommes ont jeté leurs dernières forces dans la bataille devant leurs partisans respectifs.

Alain Juppé s'est d'abord recueilli sur la tombe du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises avant de se poser à Nancy en défenseur du "modèle social français", un "acquis depuis 1945".

Accompagné notamment de Nathalie Kosciusko-Morizet (2,6% au premier tour) et de la présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse, il a de nouveau mis en garde contre la "démagogie anti-fonction publique" et le "libéralisme sans justice" reprochés à son adversaire.

À Paris, François Fillon, entouré de deux de ses compétiteurs du premier tour (Bruno Le Maire, 2,4%, et Jean-Frédéric Poisson, 1,5%) et de sarkozystes, a lui ironisé sur les "caricatures" le dépeignant en "ami des extrémistes" et "croquemitaine réactionnaire". Affichant une confiance sereine, il a toutefois noté que "rien n'est acquis" pour dimanche.

L'ex-Premier ministre avait choisi pour son dernier meeting l'emblématique Porte de Versailles, là même où Nicolas Sarkozy avait prononcé en janvier 2007 son célèbre discours lançant sa campagne présidentielle victorieuse et où Jacques Chirac lança le RPR en 1976.

Plusieurs inconnues demeurent pour ce second tour. La participation sera-t-elle aussi massive que dimanche dernier? Elle était passée de 2,6 à 2,8 millions à la primaire organisée par le PS en 2011. Mais que feront les électeurs de gauche, qui avaient fait le déplacement il y a une semaine pour faire barrage à Nicolas Sarkozy?

Samedi, la maire PS de Lille, "mère" des 35 heures, a fustigé en M. Fillon un "homme profondément archaïque et réactionnaire", dont la victoire en 2017 signerait "un retour loin, loin en arrière", dans "les années 60".

Sitôt le candidat de la droite adoubé, tous les regards se porteront la semaine prochaine sur François Hollande. Le chef de l’État doit en effet annoncer très prochainement s'il brigue ou non un second mandat, dans une ambiance électrique avec son Premier ministre Manuel Valls, qui se verrait bien lui aussi porter les couleurs du PS à la présidentielle.

 

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