Primaire de la droite : les militants se focalisent plus sur les personnalités que sur leurs idées

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 septembre 2016 - 12:18
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Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.
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©bob Edme/AP/Sipa
La liste des candidats à la primaire de la droite doit être dévoilée ce mercredi à la mi-journée.
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Alors que la liste des candidats à la primaire de la droite doit être dévoilée ce mercredi à la mi-journée, les militants semblent, pour l'heure, se focaliser plus sur les personnalités que sur leurs idées. Certains par exemple vantent la "fermeté" de Sarkozy tandis que d'autres aiment le côté "rassembleur et apaisant" de Juppé.

Ils vantent la "fermeté" de Sarkozy, le côté "rassembleur et apaisant" de Juppé, la "rigueur" de Fillon ou bien la "virginité médiatique" de Le Maire: chez les militants de droite, la primaire semble avant tout une affaire de personnalités. "Pour l'instant, c'est ce qui fait pencher la balance car les programmes sont flous ou pas assez connus du grand public", analyse Yann (prénom changé), 35 ans, collaborateur d'élu grenoblois, encore indécis pour la primaire. Selon lui, "quelqu'un comme Nathalie Kosciusko Morizet, ça fait basculer des gens: elle est jeune, c'est la seule femme!".

"C'est plus la personnalité qui est déterminante! Il faut des candidats qui changent un peu des vus et revus comme Juppé, Sarkozy ou Copé", confirme Jean-Yves, 46 ans. Cet agent de maîtrise grenoblois soutient Bruno Le Maire car "on n'a pas l'habitude de le voir et il est assez jeune". "Et il a encore une sorte de virginité médiatique. Il n'a pas de casserole", ironise-t-il. Interrogés par l'AFP en Auvergne-Rhône-Alpes et en Bourgogne, avant la publication de la liste des candidats par la Haute Autorité mercredi, ces militants sont prompts à comparer l'image que renvoient les uns et les autres.

"Moi, je choisis un homme qui incarne l'autorité, la sécurité, qui a de l'expérience et de l'énergie! C'est nécessaire dans une France qui a de grandes réformes à mener", proclame Clément Guers, ingénieur de 26 ans, qui soutient Nicolas Sarkozy à Lyon. "Sarkozy a un dynamisme que les autres n'ont pas", abonde Alain Pertosa, 67 ans, qui note de "fortes proximités dans les programmes". "La différence majeure, c'est sa force de conviction". A ses yeux, Alain Juppé "n'a pas le tempérament d'un président". Et Fillon est un "traître", tacle-t-il, car "on ne s'attaque pas entre candidats d'un même parti".

"Si Juppé gagne la primaire, je vote Le Pen pour la première fois de ma vie. Les bisounours, ça commence à bien faire!", s'enflamme Ghislaine, 69 ans, qui dénonce la "démagogie" et l'"hypocrisie" du maire de Bordeaux. "Il sort d'où avec son identité heureuse? Les préservatifs dans l'escalier, la pisse sous la boîte aux lettres, c'est ça l'identité heureuse?", lance cette sarkozyste grenobloise, au sujet de l'objectif qu'a fixé le maire de Bordeaux de bâtir une "identité heureuse". Juppé "a une expérience, il est apaisant et surtout il a cerné les bons problèmes, notamment en matière économique, sur l'éducation et le fait de rassembler les Français", rétorque Philippe Masson, cadre de banque lyonnais de 54 ans, ancien sarkozyste. "On sent auprès de certaines personnes, socialistes ou autres, que ce langage plaît".

D'autres évoquent la personnalité moins clivante et le "pragmatisme" du maire de Bordeaux, comme ce professeur d'université à la retraite qui a voté Hollande en 2012 et verrait bien aujourd'hui un tandem Juppé-Macron à la tête du pays. Pour Valentin Biletic, Dijonnais de 19 ans, "la primaire est vraiment un affrontement de caractères, car Fillon et Le Maire, sur le plan des idées, sont assez proches et partagent une vision assez libérale". "Sarkozy m'a déçu politiquement et humainement alors que j'ai voté pour lui en 2007 et en 2012", confie de son côté David Lacrépinière, 40 ans, directeur de communication dans l'Ain, qui soutient aussi l'ancien ministre de l'Agriculture. Il juge les sarkozystes "trop sectaires" et Juppé "trop âgé".

Michel Renaud, médecin auvergnat de 66 ans, confie aussi être "gêné" par le "caractère impétueux" de l'ex-chef d'Etat. Il lui préfère désormais François Fillon: "l'homme est froid" mais il apprécie "la rigueur de son raisonnement intellectuel". Et que restera-t-il de ces divergences au soir du second tour, le 27 novembre? Presque tous les militants interrogés assurent qu'ils respecteront le résultat de la primaire.

 

 

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