Primaire à droite : Bruno Le Maire se jette dans le grand bain

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 février 2016 - 10:53
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Bruno Le Maire.
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"Le seul qui peut bousculer le jeu" de la primaire actuellement dominé par Alain Juppé dans les sondages, "c'est moi", dit Bruno Le Maire.
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Après Alain Juppé, François Fillon, Nadine Morano, Frédéric Lefebvre, Hervé Mariton et Jean-Frédéric Poisson, et avant les probables candidatures de Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet, c'est au tour de Bruno Le Maire de se lancer (officiellement) dans la course à la primaire de la droite des 20 et 27 novembre prochains. Il doit faire cette annonce ce mardi soir depuis Vesoul, pour symboliser sa proximité avec la France qui ne "fait pas parler d'elle".

Le quadra Bruno Le Maire doit se jetter officiellement ce mardi 23 dans le grand bain de la primaire à droite avec l'espoir ambitieux de "bousculer le jeu", convaincu que les Français adhèreront à son credo du "renouveau" de la classe politique.

A 46 ans, l'ancien ministre de l'Agriculture annoncera dans la soirée sa candidature -un secret de Polichinelle depuis plusieurs mois- depuis Vesoul (Haute-Saône), un territoire "rural", d'une France "discrète", qui ne "fait pas parler d'elle", glisse-t-il. Le FN a frôlé les 40% au second tour des régionales de décembre 2015 dans ce département de l'est de la France.

Celui qui a fait partie des "Mousquetaires" de la droite, ces quadras chiraquiens prometteurs (Baroin, Copé, Jacob, Pécresse, Chatel) aujourd'hui dispersés façon puzzle, sillonne la France depuis des mois. A son compteur, "plus de 320 déplacements", dit-il, et la construction d'un réseau, fruit de "quatre ans de boulot". Il a récemment publié le soutien d'une centaine d'élus locaux ainsi que celle d'une trentaine de députés et sénateurs, dont Alain Chrétien, député-maire de Vesoul.

Ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin (2006-2007) à Matignon, normalien et scolarisé chez les jésuites, Bruno Le Maire revendique une "organisation militaire". Les tee-shirts siglés "Le renouveau, c'est Bruno" sont prêts, de même que son QG parisien, aux allures de loft, situé près de Saint-Germain-des-Prés, quartier littéraire et artistique qu'il habite et qu'il affectionne.

Ses presque 30% récoltés à l'élection pour la présidence de l'UMP en novembre 2014 l'ont propulsé parmi les quadras qui comptent, aucun de ses rivaux n'ayant osé défié Nicolas Sarkozy. "Il a pris une longueur d'avance sur tous ceux de sa génération", explique l'ex-ministre Roselyne Bachelot citée dans une biographie récente consacrée à Le Maire.

Entre deux ex-Premiers ministres (Fillon et Juppé) déjà lancés et un ancien président de la République (Sarkozy) probable candidat, Bruno Le Maire sait toutefois qu'il est un outsider qui part à la "conquête". "Le seul qui peut bousculer le jeu" actuellement dominé par Juppé dans les sondages, "c'est moi", confie-t-il à l'AFP.

Il fait pourtant parfois des propositions tranchantes: expulser les étrangers fichés S, privatiser Pôle Emploi... En 2011, alors chargé du projet à l'UMP, il avait relancé le débat sur la fiscalisation des allocations familiales, aussitôt vertement tancé par sa famille politique. Il a été l'un des rares à droite à s'abstenir lors de la loi sur le mariage homosexuel à l'Assemblée.

Sitôt candidat, Bruno Le Maire entamera la promotion de son livre Ne vous résignez pas!, manifeste qui doit sortir jeudi 25 en librairie. Ensuite l'ancien ministre de l'Agriculture passera -grand classique façon Chirac- pas moins de trois jours au Salon de l'Agriculture.

 

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