Primaire à gauche : la campagne s'achève, le Parti socialiste déjà tourné vers "l'après"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 janvier 2017 - 18:58
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Des affiches de campagne de Benoît Hamon et Manuel Valls
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©Jacques Demarthon/AFP
Benoît Hamon reste le favori de ce deuxième tour.
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Dimanche, le second tour de la primaire désignera le candidat de la gauche à l'élection présidentielle. Mais le vainqueur aura un autre défi à relever: empêcher la désunion au parti, notamment au profit d'Emmanuel Macron.

Manuel Valls et Benoît Hamon, favori du scrutin, jettent vendredi 27 leurs dernières forces dans la bataille de la primaire du PS, deux jours avant un second tour dont le vainqueur aura fort à faire pour rassembler un camp divisé.

Dans le camp de l'ex-ministre de l'Education, la victoire ne fait plus guère de doute. "Si on perd dimanche il faut réécrire le discours!", plaisante un de ses porte-parole, Régis Juanico. Dans celui de M. Valls, l'ambiance est plus morose. "J'ai du mal à vous quitter", a lâché l'ancien Premier ministre devant ses soutiens jeudi soir.

Après un meeting à Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui a réuni environ 3.000 personnes jeudi soir, Benoît Hamon s'est affiché à la mi-journée au côté du troisième homme de la primaire, Arnaud Montebourg, à l'occasion d'un déplacement dans une pépinière d'entreprises à Paris.

Dans la soirée, il sera en meeting à Lille, là aussi devant environ 3.000 personnes. La maire de la capitale des Hauts-de-France, Martine Aubry, devrait à nouveau lui faire part de son soutien, via un message vidéo ou un appel téléphonique depuis son lit d'hôpital.

L'ancien Premier ministre, qui a réuni jeudi soir quelque 500 partisans à Alfortville (Val-de-Marne), se rendra lui en Meurthe-et-Moselle, pour une visite de terrain sur le thème de l'insertion et un temps d’échange avec des militants.

Au cours de son dernier meeting, M. Valls à tiré à boulets rouges sur son adversaire, dénonçant l'absence de "crédibilité" de son "quinquennat à 500 milliards d'euros". Faisant du scrutin de dimanche un "référendum sur la laïcité", il s'en est à nouveau pris -sans le nommer- à un des porte-parole de M. Hamon, Alexis Bachelay, un "ami du Collectif contre l'islamophobie en France".

Le député des Hauts-de-Seine a vivement répliqué vendredi, dénonçant les "manipulations" de M. Valls et les menaces de mort dont il fait l'objet sur les réseaux sociaux depuis ces attaques. Manuel Valls mène une "campagne de quelqu'un qui sent qu'il va perdre et qui lâche tout", a regretté M. Bachelay auprès de l'AFP.

Ces échanges virulents compromettent-ils le rassemblement après le second tour?

Les rumeurs sur un appel de parlementaires à soutenir Emmanuel Macron, si M. Hamon sort vainqueur, vont bon train depuis quelques jours. Interrogé par l'AFP, le député Gilles Savary, soutien de M. Valls et séduit par Emmanuel Macron, confirme avoir "préparé un projet de texte" qui n'est pas "un appel à voter Macron", mais un "droit de retrait de la campagne de Hamon". Le texte sera présenté à la réunion du groupe des députés réformateurs à l'Assemblée mardi à 10H00.

S'il sort vainqueur de la primaire, Benoît Hamon prévoit lui-même de se rendre mardi devant le groupe des députés PS. "Il va dire :+je compte sur tout le monde+, essayer de faire vivre un patriotisme de parti", a expliqué M. Juanico. M. Hamon devrait aussi prendre contact avec les deux têtes de l'exécutif, François Hollande et Barnard Cazeneuve, avant la grande convention d'investiture du candidat à la présidentielle du PS et des candidats aux législatives, dimanche 5 février à la Mutualité.

Interrogé sur RTL vendredi matin, M. Hamon a affirmé ne pas "croire" à une fuite des parlementaires PS dans le camp de M. Macron. "Il y en aura sans doute qui feront ce choix-là, mais moi ma tâche sera de convaincre l'immense majorité des parlementaires socialistes de se battre avec moi, et j'entends bien m'appuyer sur eux", a-t-il expliqué.

Sous couvert d'anonymat, un parlementaire PS proche de Manuel Valls explique pour sa part qu'il ne frappera pas à la porte de M. Macron. "On fera la campagne, quel que soit le vainqueur. Je veux que le candidat PS soit majoritaire dans ma ville", explique ce proche, qui souligne qu'en cas de défaite de M. Valls, il faudra "reconstruire le PS", avec en vue le Congrès de la fin de l'année.

Vendredi matin, les deux finalistes de la primaire se sont accordés sur une chose: le souhait d'une participation plus massive qu'au premier tour, autour des deux millions de votants (contre 1,65 million).

 

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