Primaire à gauche : Manuel Valls n'a pas le soutien explicite de tous ses anciens ministres

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 05 janvier 2017 - 09:36
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Maneul Valls n'a pas reçu le soutien de Bernard Cazeneuve, son "frère".
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Manuel Valls, dans le cadre de sa campagne, n'a pas encore reçu le soutien de tous ses anciens ministres. Certains même laissent entendre qu'il pourrait soutenir un autre candidat.

Manuel Valls n'est pas parvenu à faire le plein de ses anciens ministres pour la primaire. Si certains, comme Najat Vallaud-Belkacem, lui ont apporté un soutien officiel, des poids lourds, à commencer par Bernard Cazeneuve, refusent de s'engager, Ségolène Royal évoquant même sa "bienveillance" envers Emmanuel Macron.

"Vous êtes un ami. Vous êtes un frère. C'est rare en politique". Difficile de qualifier son successeur en des termes plus élogieux que ne l'avait fait Manuel Valls envers Bernard Cazeneuve lors de la passation des pouvoirs le 6 décembre. Mais le "frère" est également Premier ministre et à ce titre, a-t-il expliqué au JDD, il n'entend pas "se laisser distraire" par la primaire du PS et ne soutiendra donc publiquement aucun candidat.

Le chef du gouvernement a tout de même pris soin de préciser qu'il jugeait "illusoire" à gauche de prétendre gagner en 2017 sans défendre le bilan de François Hollande.

Mais il n'en a pas moins marqué une réserve sur une des mesures du programme de Manuel Valls. "Au risque d’être démodé, je considère que le 49-3 peut être utile. Pour qu’il le soit, son usage doit être modéré", a-t-il dit alors que son prédécesseur, qui souhaite le supprimer, l'a brandi à six reprises pour la loi Macron et la loi Travail.

"Cazeneuve est prudent" car une défaite de Manuel Valls à la primaire "est une hypothèse qu'il ne faut pas écarter", analyse un député PS, pourtant soutien de l'ex-Premier ministre.

Lors de son arrivée à Matignon, le nouveau locataire des lieux avait fixé la ligne de conduite: les ministres peuvent soutenir un candidat mais doivent demeurer "entièrement consacré(s] à leur tâche".

Porte-parole du gouvernement et fidèle d'entre les fidèles de François Hollande, Stéphane Le Foll n'est guère enthousiaste. "Je ne ferai pas de choix jusqu'au premier tour", a-t-il indiqué sur France Info, expliquant qu'il serait, "au moment où ce sera nécessaire", "un acteur du rassemblement".

Ségolène Royal, qui s'est opposée à plusieurs reprises à Manuel Valls au gouvernement (Notre-Dame-des-Landes, boues rouges), est allée plus loin, évoquant sur France 2 sa "bienveillance" à l'égard d'Emmanuel Macron, qui refuse pourtant de concourir à la primaire organisée par le PS.

Quant à M. Valls, si son slogan de campagne ("une République forte pour une France juste") ressemble à celui qu'elle avait choisi en 2007 ("Plus juste, la France sera plus forte"), le satisfecit s'est toutefois accompagné d'un bémol, Mme Royal ayant relevé une "inversion des concepts" et jugé "qu'une France forte n'a jamais garanti la justice".

L'ex-Premier ministre qui s'expliquera longuement jeudi sur France 2, a déjà enregistré de nombreux soutiens dans les rangs du gouvernement, contrairement à ses concurrents PS Benoît Hamon, Arnaud Montebourg ou Vincent Peillon.

Mais si plusieurs d'entre eux étaient aux premiers rangs mardi lors de la présentation de son programme (Laurence Rossignol, Patrick Kanner, Juliette Méadel, Jean-Marie Le Guen...), les ténors, eux, étaient absents, de Najat Vallaud-Belkacem en passant par Michel Sapin et Jean-Yves Le Drian.

Quid de François Hollande, qui a renoncé à solliciter un second mandat le 1er décembre sous la pression médiatique de Manuel Valls? Au Canard enchaîné, qui écrit mercredi que les deux hommes ne se sont plus parlés depuis, l'ex-Premier ministre rétorque qu'il s'agit d'une "plaisanterie".

"Ne pensez pas un seul instant que François Hollande ne suit pas cette élection primaire avec intérêt et qu'il ne souhaite pas la victoire de celui qui peut représenter, celui qui a assumé, les responsabilités du pouvoir, qui assume le bilan et qui ouvre d'autres choix", assure M. Valls. Le 22 janvier, date du premier tour de la primaire, le chef de l'Etat a programmé un voyage officiel en Amérique du Sud.

 

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