Prix de l'humour politique : François Hollande tient la corde

"Il n’y a rien de plus terrible pour un soldat déjà anonyme que de mourir inconnu". Cette phrase de François Hollande, lors de son discours à l'occasion des cérémonies du 11 novembre dernier, est bien placée parmi les candidates à la citation politique de l'année.

C'est le mardi 30 juin que le jury de journalistes politiques et humoristes réuni par le Press Club décernera ses traditionnels Prix Humour et Politique. Ces trophées des plus belles perles des hommes politiques existent depuis 1988 et ont été repris en 2002 par le Press Club, association de journalistes et d'hommes de communication.

Le jury vient de rendre publique sa dernière sélection pour 2015. Outre la citation de François Hollande sur le Soldat inconnu, voici les petites phrases politiques retenues cette année:

> François Fillon, ancien Premier ministre: "Avant de juger les propositions d’Emmanuel Macron, je vais attendre qu’elles soient abandonnées" (France Info, 10 octobre 2014).

> François Hollande lors de la libération de Serge Lazarevic: "Je demande aux Français de ne pas aller dans les zones à risques parce que c’est dangereux" (décembre 2014).

> Brice Hortefeux, député européen: "Sarkozy a une règle: ne pas s’en prendre aux autres" (Le Parisien, 6 novembre 2014).

> Jérôme Lavrilleux, député européen, à propos de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy: "C’est la campagne la plus honnête qui ait jamais eu lieu" (L'Express, 15 octobre 2014).

> Patrick Mennucci, député PS: "Guerini dit qu’il n’est ni de droite ni de gauche; alors il est forcément du Milieu" (Le Point, octobre 2014).

> Jean-Pierre Mignard, président de la Haute Autorité du PS: "J’ai été honoré de recevoir la Légion d’Honneur; je ne suis pas assez important pour la refuser" (Libération, 3 janvier 2015).

> Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, à propos des primaires PS: "Avec 5% on finit Premier ministre; avec 17% on finit chez Habitat" (Le Canard Enchaîné, 20 mai 2015).

> François Rebsamen, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social: "Il reste encore deux ans pour que les Français prennent conscience que François Hollande est un grand président" (Atlantico, 25 mai 2015).

> Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie: "Il faut pousser les autobus propres" (Le Figaro, 5 janvier 2015).

> Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, à propos du taux de croissance décevant: "C’est un chiffre faible, mais c’était celui que j’avais annoncé".

> Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics: "Le pouvoir d’achat des Français s’est amélioré, même s’ils ne s’en rendent pas compte".

> Nicolas Sarkozy: "Pour désespérer de François Bayrou, encore faudrait-il que j’aie un jour placé de l’espoir en lui" (Le Journal du Dimanche, 11 avril 2015).

> Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche: "Les réformes consensuelles sont celles qu’on laisse dans les tiroirs; Bayrou a été très généreux avec les tiroirs" (LCI, 17 mai 2015).

Le jury est composé d'André Bercoff (écrivain), Isabelle Bourdet (Press Club), Nicolas Charbonneau (TF1), Elisabeth Chavelet (Paris Match), Hubert Coudurier (Le Télégramme), Olivier de Lagarde (France Info), Pierre Douglas (humoriste), Frédéric Dumoulin (AFP), Olivier Galzi (I>Télé, président du Press Club), Laurent Gerra (humoriste), Anita Hausser (Atlantico), Gérard Leclerc (LCP Assemblée Nationale), Jacques Mailhot (humoriste), Jean Miot (président du Jury), Dominique de Montvalon (Le Journal du Dimanche), Philippe Reinhard (journaliste et écrivain), et Dominique Verdeilhan (France-2).

L'an dernier, c'est Alain Juppé qui avait remporté ce Prix Humour et Politique avec cette citation: "En politique, on n'est jamais fini. Regardez-moi!". Le jury avait aussi remis deux Prix spéciaux: "Au centre, on n’est pas chargé d’être la roue de secours du Titanic", par Hervé Morin, et "Je crois à un retour de Nicolas Sarkozy... mais menotté", par Arnaud Montebourg.