Pyrénées : les éleveurs disent attendre les ours le fusil à la main
"En Béarn, rive gauche comme rive droite de l’Aspe, d’innombrables anonymes se sont transformés en guetteurs, souvent armés". Les éleveurs pyrénéens promettent le déploiement d' une véritable armée aux autorités pour se protéger du retour des ours.
La FTEM, Fédération Transpyrénéenne des Eleveurs de Montagne Oloron, assure que depuis la nuit de lundi 24 à mardi 25 "les opposants aux réintroductions d’ours ont investi la forêt" et ont désormais choisi la "clandestinité" comme mode de contestation.
Des termes belliqueux qui sont selon l'association "la réponse des montagnards à un Ministre contraint de dissimuler les réintroductions d’ours tant elles sont anti-démocratiques et anti-écologiques".
Voir: Deux ourses vont être réintroduites dans les Pyrénées, colère en Béarn
Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a annoncé jeudi 20 à Pau que deux ourses slovènes seraient lâchées "d'ici début octobre" dans les Pyrénées occidentales. Mais la date exacte (samedi 30 selon l'association) n'a pas été précisée et le ministre a également fait savoir qu'il ne se rendrait pas sur place.
A la réintroduction en grande pompe a été préféré la discrétion face à la colère des opposants, qui dénoncent les dangers pour les troupeaux. Le recours a un hélicoptère pour déposer les animaux en toute sécurité ne serait pas exclu. Ce projet de réintroduction de deux ourses - il ne reste plus que deux mâles dans le secteur - s'inscrit dans le cadre d'un "plan ours" publié en mai. Il avait été lancé par Nicolas Hulot.
"Si le ministre persiste, sur le terrain que les montagnards connaissent par cœur, ce passage en force dénoncé depuis deux décennies ne fera que des perdants"¸ prévient la FTEM.
Selon les résultats publiés jeudi d'une consultation publique sur internet organisée du 25 juin au 25 juillet par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques et la région Occitanie, 8,9% des participants seulement ont émis un avis défavorable contre 88,9% de favorables, le reste des votes étant neutres ou nuls. Des chiffres auxquelles les éleveurs opposent "les 64% des habitants des villages de montagne du Béarn et du Pays basque hostiles aux introductions de plantigrades".
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