Réfugiés : près d'un Français sur six juge que la guerre n'est pas un motif suffisant

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La rédaction de France-Soir
Publié le 21 juin 2019 - 11:52
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Des migrants arrivent au poste de San Ysidro, le 19 novembre 2018 à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis
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© Guillermo Arias / AFP/Archives
Les Français sont en bas du classement international lorsqu'il s'agit de considérer la guerre comme un motif de se réfugier.
© Guillermo Arias / AFP/Archives

Selon une enquête internationale Ipsos diffusée jeudi 20, près d'une personne sur deux dans le monde doute que les réfugiés soient vraiment des réfugiés. Les Français s'inscrivent dans cette moyenne mais sont en revanche en bas de classement quand il s'agit de considérer que la guerre ou à des persécutions constituent une raison suffisamment légitime pour se réfugier.

Un Français sur deux doute que les immigrés bénéficiant du statut de réfugié soient réellement en train de fuir la guerre, l'oppression ou la discrimination. Ceux-ci jugent que ce sont davantage des migrants "économiques" qui invoquent ce statut. Les Français sont par ailleurs dans le monde parmi les plus sévères quand il s'agit de juger la nécessité pour les réfugiés de quitter leur pays.

Sur le premier point, les Français s'inscrivent dans la moyenne mondiale. En effet "54% de la population mondiale (contre 52% en 2017, soit -2 points) ne croient pas que les étrangers qui viennent dans leur propre pays sont de vrais réfugiés", selon l'étude Global Advisor de l'Ipsos sur la perception mondiale des réfugiés.

En revanche, quand à l'échelle mondiale 61% des sondés jugent que la guerre ou des persécutions constituent une raison suffisamment légitime pour se réfugier, les Français sont parmi les plus fermés. Ils ne sont que 43% à partager ce point de vue, à égalité avec la Hongrie, et loin derrière le Royaume-Uni (72%).

Voir: Réfugiés: plus de 70 millions de "déracinés" dans le monde en 2018

Enfin, moins d’un Français sur 5 (18%) estime que les réfugiés nouvellement accueillis s’adapteront à la société française (contre une moyenne mondiale de 47%).

Le refus de croire à la réalité du statut de "réfugié" pourrait s'expliquer en partie par une fausse impression de ce phénomène. Ceux-ci ne représentent en effet qu'une minorité d'immigrés en France. Selon les chiffres de 2018 du ministère de l'Intérieur (qui doivent encore être affinés mais donnent un ordre d'idée), moins de 34.000 migrants avaient été admis en France pour motif humanitaire sur un total de 255.000, loin derrière les admissions familiales ou d'étudiants.

Par ailleurs, la grande majorité des personnes fuyant une zone de guerre ou d'oppression se réfugient dans des pays voisins, voire dans une autre région de leur pays d'origine. Selon l'Onu, sur 70 millions de "déracinés" comptabilisés dans le monde, moins de 26 millions ont dût traverser des frontières.

Certaines ONG appellent par ailleurs à revenir sur une définition trop binaire entre migrants économiques et réfugiés, les troubles géopolitiques et économiques étant rarement dissociables.

Lire aussi:

Expulsion vers l'Erythrée: le signe d'une "politique inquiétante" (La Cimade)

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