Régionales : Claude Bartolone accuse Valérie Pécresse de défendre "la race blanche"
Les propos du candidat PS en Ile-de-France Claude Bartolone accusant la droite de faire la "danse du ventre aux électeurs du FN à grand coup de race blanche", ont suscité jeudi 9 l'indignation de plusieurs ténors du parti Les Républicains.
Mercredi 8 au soir à Créteil, Claude Bartolone a reproché à la droite son attitude face au FN: "que reste-t-il de leurs valeurs républicaines lorsque sans cesse, ils font cette insupportable danse du ventre aux électeurs du FN, à grand coup de race blanche?".
La "race blanche" est une allusion aux déclarations de Nadine Morano qui lui ont valu son exclusion de la liste LR-UDI pour les régionales dans l'Est.
Dans un entretien à L'Obs de cette semaine,Claude Bartolone reprenait le même argument, disant de sa rivale Les Républicains Valérie Pécresse: "elle tient les mêmes propos que le FN, elle utilise une image subliminale pour faire peur. Avec un discours comme celui-là, c'est Versailles, Neuilly et la race blanche qu'elle défend en creux".
"C'est abject. J'ai honte pour la politique", a rétorqué Valérie Pécresse jeudi matin sur LCI et Radio Classique.
"Ce qui est important, c'est que les Franciliens sachent vraiment qui est M. Bartolone", a ajouté l'ancienne ministre. Cet "homme du système socialiste et des vieilles méthodes politiques", qui "a osé traiter une gaulliste sociale de raciste", "ne peut pas être président de cette région".
De son côté, Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée, a appelé, dans une déclaration à l'AFP, M. Bartolone "à quitter le caniveau et à remonter sur son perchoir", à "se reprendre" et à "présenter ses excuses".
Plusieurs responsables des Républicains se sont également indignés: "Claude Bartolone bascule dans l'infamie" pour François Fillon, "indigne et dangereux" pour Pierre Lellouche, "assertions indignes, insupportables, mensongères et diffamantes" pour Patrick Ollier. Alain Juppé a lui accusé "la gauche francilienne de se déshonorer".
Un proche du président de l'Assemblée a rétorqué: "l'indignation surjouée est un peu grosse".
"Ca fait des semaines et des mois que la candidate de Nicolas Sarkozy traîne Claude Bartolone et ses colistiers dans la boue, qu'elle traite les habitants des quartiers populaires par le mépris. Ils en ont même fait des affiches (+on ne veut pas que l'Ile-de-France ressemble à la Seine-Saint-Denis+), collées partout sauf dans le 93", selon lui.
"Ils font feu de tout bois en cette fin de campagne. Ca sent vraiment la grosse ficelle", a regretté ce même proche.
Au QG de campagne de Claude Bartolone, on estime que "c'est le retour de Tariq Ramadan", en allusion à une polémique il y a quelques semaines alimentée par des colistiers de Valérie Pécresse et accusant le président de l'Assemblée de se référer au petit-fils du fondateur des Frères musulmans.
"Ils essaient de jouer sur les deux tableaux: créer la polémique et mettre la lumière sur un thème pour faire un clin d'oeil à un électorat que l'on cherche à séduire", celui du FN, a accusé le directeur de campagne de M. Bartolone, Luc Carvounas.
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