Régionales : Le Drian refuse la fusion avec EELV en Bretagne
Il est en position de force, et le sait. Jean-Yves Le Drian, largement en tête pour le second tour des élections régionales en Bretagne, a annoncé ce mardi lors d'une visite dans le Finistère qu'il n'y aurait pas fusion de sa liste avec celle des écologistes d'EELV, faute d'un accord cohérent.
Dans un communiqué, son équipe de campagne a précisé mardi que "les exigences d’Europe Ecologie n'ont pas permis d'aboutir à une entente équilibrée au regard des scores obtenus au premier tour", et assure que l'ambition de Jean-Yves Le Drian pour le second tour de dimanche 13 "reste le rassemblement le plus large possible des forces de progrès, régionalistes et écologistes".
En réponse, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse a dénoncé le "sectarisme" du ministre de la Défense. "En Bretagne, c’est malheureusement le sectarisme de la tête de liste socialiste qui l’a emporté", a-t-elle ainsi déclaré dans un communiqué. "Jean-Yves Le Drian a fait le choix d’exclure la liste écologiste portée par René Louail d’un accord de second tour", a-t-elle précisé.
"J'ai fait une liste de rassemblement dès le premier tour", a rétorqué à des journalistes le ministre de la Défense, en marge d'une visite du volailler Doux à Châteaulin, ce mardi. "Dès le premier tour, j'avais autour de moi des socialistes, des communistes, des radicaux, des régionalistes, des écologistes, des vrais écologistes".
"Manifestement, les Bretonnes et les Bretons ont trouvé que cette force de rassemblement avait un sens, et on ne peut s'élargir que si on est dans la cohérence et dans la cohésion", a poursuivi le ministre-candidat.
"Nous sommes écoeurés", a pour sa part réagi auprès de l'AFP David Cormand, secrétaire national adjoint d'EELV chargé des élections. "Il avait déjà fait le coup en 2010, c'est une caricature de baron local, la région lui appartient", a-t-il dénoncé. Puis de souligner: "c'est la seule région où un membre du gouvernement conduit une liste, c'est la seule région où il y a un refus de rassemblement".
Sollicitée par l'AFP, la porte-parole du PS Juliette Méadel a dit "regrette(r)" cette absence d'accord, tout en évoquant un "microclimat breton". "C'est un petit accroc au tableau de l'unité mais ça ne remet pas en cause l'unité de la gauche dans les autres régions", a-t-elle estimé.
Dans plusieurs régions, des accords ont ainsi été scellés entre les listes PS-PRG et les autres de gauche ayant atteint la barre des 5% requis au premier tour pour pouvoir fusionner au second: en Ile-de-France, dans les Pays de la Loire, en Normandie ou encore en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
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