Régionales : quelles leçons du scrutin vont tirer Hollande et Valls ?

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 décembre 2015 - 10:26
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François Hollande et Manuel Valls à l'Elysée.
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©Gonzalo Fuentes/Reuters
François Hollande et Manuel Valls tireront les enseignements des régionales dès lundi.
©Gonzalo Fuentes/Reuters
Quel que soient les résultats du second tour des élections régionales dimanche, l'exécutif devra en tirer les leçons. Mais Le Premier ministre Manuel Valls assure avoir reçu l'assurance du chef de l'Etat François Hollande qu'il resterait à Matignon.

L'exécutif pourra-t-il laisser sa politique inchangée face à la montée du Front national et à sa possible victoire dans une ou plusieurs régions dimanche? Si des voix s'élèvent à gauche pour demander un changement d'orientation, le gouvernement ne semble pour l'instant pas en prendre le chemin.

Interrogé vendredi sur France Inter, Manuel Valls a rappelé son cap: "Tirons d'abord les leçons du scrutin, c'est normal pour un lundi matin après un deuxième tour d'élections régionales, et puis nous poursuivrons le travail (...) d'abord la lutte contre le terrorisme (...) et ensuite la priorité des priorités, la lutte pour l'emploi, la lutte pour la compétitivité de notre économie", a déclaré le Premier ministre.

Lundi soir, il avait déjà affirmé sur TF1: "J’entends depuis longtemps la colère, les angoisses des Français sur le chômage, l’exclusion, mais je ne suis pas venu ici ce soir pour m’excuser. Déjà parce qu’il y a deux tours".

Le Premier ministre, dont le FN a demandé la démission, restera à Matignon même si le parti d'extrême droite remporte sa ou ses premières régions, a-t-il affirmé.

Vendredi, le secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur Thierry Mandon a lui aussi rappelé, alors qu'on lui demandait quelle réponse apporter au soir du second tour, qu'il n'était "pas fini, ce scrutin".

Faut-il infléchir la ligne, proposer un "nouvel agenda politique" en réunissant toute la gauche, comme l'a par exemple demandé le chef de file des frondeurs Christian Paul? "Ce n'est pas un problème d'orientation politique, c'est un problème d'efficacité des politiques publiques", a déclaré M. Mandon.

L'ampleur de la réponse de l'exécutif dépendra bien sûr des résultats du second tour. Le PS, qui tablait sur la conservation de trois régions dans l'Hexagone, pourrait finalement en remporter bien davantage. Il conserve des espoirs dans neuf des douze grandes régions, où les listes de droite, de gauche et du FN sont au coude-à-coude.

Dans les trois autres (Nord-Pas-de-Calais-Picardie, PACA, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne), il s'est effacé au profit des candidats Les Républicains -une stratégie qui lui permettra de dire, en cas de victoire du FN, qu'il n'en est pas responsable, et en cas de victoire de la droite, qu'elle le lui doit bien.

Tout au long de la semaine, les ténors du PS ont accablé le président des Républicains Nicolas Sarkozy, accusé de faire le jeu du FN en courant après ses propositions et en refusant le front républicain.

A gauche de la gauche, l'absence d'autocritique de l'exécutif agace. "Quand j'entends Manuel Valls lundi soir faire comme s'il ne s'était rien passé, rien passé, il est Premier ministre, on est dans une situation de déroute politique et (...) il dit +moi je ne suis pour rien là-dedans, c'est quand même incroyable", a déclaré Pierre Laurent, le patron du PCF.

Jean-Luc Mélenchon va plus loin, accusant Manuel Valls et François Hollande de se satisfaire de la montée du FN dans la perspective de la présidentielle de 2017: "Ne tournons pas autour du pot. La montée du FN arrange un tas de gens. Parce que dès lors qu'elle (Marine Le Pen, NDLR) est garantie d'être présente au 2e tour, on n'a pas besoin d'inventer un programme, il suffit d'être là."

Interrogé par l'AFP, un ministre indique qu'il faudra bien sûr "tirer les leçons" des élections, mais qu'il ne pourra s'agir de refaire les "débats qui ont agité le PS depuis 2012" -entre arguties sur la fiscalité et étripages sur le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi.

Un responsable du PS suggère d'"arrêter de se dérober sur la question identitaire", tandis qu'un autre assure qu'il faut "affronter le rapport de la République avec l'islam".

A l’Assemblée nationale mardi, le Premier ministre s'est contenté de dire que les "seules explications économiques et sociales" ne "suffisaient pas" à expliquer le niveau du vote FN.

 

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