Fuites au gouvernement : Macron recadre ses ministres (et calme les ambitieux)
La façade d'une belle solidarité gouvernementale se fissurerait-elle? C'est du moins ce qui ressort des fuites sur les manœuvres de certains ministres qui tenteraient de se placer en vue d'un hypothétique remaniement, selon Le Parisien. Entre peaux de bananes et petites phrases, les armes de l'ancien monde sont ainsi de sortie et ont valu aux membres de l'équipe d'Edouard Philippe une soufflante en bonne et due forme mardi 7 de la part d'un Emmanuel Macron excédé par ces méthodes, révèle Le Figaro.
Beaucoup anticipent ainsi un remaniement depuis l'annonce, fin octobre, de l'élection prochaine de Christophe Castaner à la présidence d'En Marche. Le périmètre précis de ce remodelage n'est pourtant encore lui-même qu'une hypothèse: sera-t-il "micro" avec la seule redistribution du porte-parolat ou plus large, si le secrétaire d'Etat est purement et simplement poussé vers la sortie du gouvernement? Retenant visiblement la seconde option, certains chercheraient ainsi déjà à se placer.
Entre accusations d'incompétence à peine voilées et autres surnoms désobligeants ("son altesse sénilissime" pour le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, 70 ans, notamment), des fuites organisées ont ainsi été publiées par Le Parisien. Et font du plus mauvais effet. D'autant que des propos désobligeants à l'encontre de certains membres du gouvernement sont prêtés au président lui-même, bien que rapportés par des "proches" et autres "fidèles". Jacques Mézard (Cohésion des territoires), Stéphane Travert (Agriculture) ou encore Brune Poirson (secrétaire d'Etat auprès de Nicolas Hulot) y sont largement égratignés. Présenté comme une équipe soudée et trop occupé à travailler ses dossiers pour s'adonner aux manœuvres politiciennes, le gouvernement d'Edouard Philippe s'inscrirait donc dans la droite ligne de ses prédécesseurs.
De quoi déclencher la colère d'Emmanuel Macron, qui a donc recadré son équipe lors du conseil des ministres de mardi. Un conseil qui a "rarement duré aussi longtemps" selon Le Figaro. "Je ne cautionne en rien ces propos" rapportés par le quotidien de la capitale, a ainsi mis au point le président, rappelant l'impératif de la "cohésion de groupe" à ses ministres.
Le message semble avoir été entendu, à en croire les mines sombres affichées au sortir du conseil. Mais rien ne dit que les ambitions aient été rangées au placard. Car rien n'a filtré à ce stade sur la volonté du président concernant l'ampleur du futur remaniement. Ce qui aurait peut-être pu tuer dans l'œuf plus efficacement les tentatives des uns et des autres.
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