Report du plan pauvreté... pour cause de Coupe du monde
La raison invoquée a fait bondir l'opposition qui a dénoncé "le cynisme" et le sens des priorités de l’exécutif. En effet, le gouvernement a décidé de repousser l'annonce de son plan de lutte contre la pauvreté. L’Élysée a invoqué mercredi 4 des retards causés par des questions d’arbitrages.
Toutefois, selon France Inter, cette décision serait liée à une question de calendrier et de possible télescopage en cas de qualification de la France, vendredi, pour les demi-finales de la Coupe du monde de football. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a en effet laissé entendre que les résultats de l'équipe de France de football à la Coupe de monde risquaient de compliquer l'agenda du président de la République, qui s'est engagé à suivre les matches sur place si les Bleus atteignaient les quarts de finale.
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Or, Emmanuel Macron ne souhaiterait pas que le lancement du plan de lutte contre la pauvreté soit éclipsé par un évènement sportif. En effet, le chef de l'Etat, en berne dans les sondages, aimerait en faire un marqueur de sa politique sociale, mise à mal par des réformes ressenties comme très libérales par l'opinion publique. "Il faut parler à un moment où l'opinion comprendra les enjeux du problème et l'action que compte déployer le président de la République", a expliqué un conseiller du président à la radio.
On peut néanmoins légitimement se demander si cet argument n'en cache pas un autre plus terre-à-terre: peut-être le plan pauvreté du gouvernement n'est-il tout simplement pas prêt. Réponse à la rentrée.
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Toujours est-il que l'excuse invoquée des performances de l'équipe de France a fait bondir les représentants de l'opposition, toutes tendances confondues.
"On apprend, ce qui est quand même assez consternant, que le plan contre la pauvreté est repoussé parce qu’il n’y a pas de créneau médiatique pour que le président de la République s’exprime et, comme il y a le match de foot, on fera le plan sur la pauvreté en automne", a déclaré le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez.
"Même quand il jette des miettes de brioches sur le passage de son carrosse les pauvres doivent attendre et attendre! Pour les milliards des riches, c’est toujours dans l’urgence", a dénoncé le député LFI François Ruffin.
"«Panem et circenses». Du pain et des jeux suffisaient à tenir le peuple selon les empereurs romains. Emmanuel Macron a tranché: le pain attendra", s'est fendu de son côté Benoit Hamon.
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