Retraites, fonctionnaires, fiscalité : Nicolas Sarkozy dévoile son plan de réformes
L'interview accordé par Nicolas Sarkozy au Figaro et publiée ce lundi a été l'occasion pour l'ancien président d'exposer un premier programme pour réduire le déficit public et renouer avec la croissance. Dans l'ensemble, peu de nouveautés par rapport au Nicolas Sarkozy de 2007-2012. La plupart des propositions consistent à réintroduire les mesures supprimées par François Hollande à son arrivée à l'Elysée.
La nouveauté réside plus dans le ton que dans le fond. Car Nicolas Sarkozy, lui aussi, aime l'entreprise: "c'est l'entreprise qui crée des emplois et produit des richesses. (…) Il nous faudra engager (…) une révolution des esprits, débarrassée de tous les dogmes, afin de mettre l'entreprise (…) au centre de toutes les décisions économiques du gouvernement".
La réduction de la dépense publique
Nicolas Sarkozy veut inscrire dans la Constitution l'interdiction de dépasser 50% du PIB en termes de dette publique. Pour ce faire, il compte sur la réduction des dépenses des collectivités territoriales. Le nombre de fonctionnaires est en ligne de mire: "ce seul poste de dépenses représente 45% du budget national et 60% de celui des collectivités locales". Le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux doit être réintroduit et "imposer à la fonction publique territoriale, notamment en changeant la Constitution". Ce qui nécessite une majorité des 3/5 du Congrès (Assemblée nationale et Sénat).
Nicolas Sarkozy prévoit également de donner la priorité à des contrats temporaires de cinq ans dans la fonction publique, notamment pour les besoins "ponctuels". Les collectivités auraient également plus de liberté pour négocier les contrats de travail directement avec leurs agents.
Le président de l'UMP veut également voir le temps de travail des fonctionnaires augmenté pour se rapprocher du secteur privé. Cela passerait par la diminution des RTT et le rétablissement des heures supplémentaires défiscalisées "pour inciter les fonctionnaires à travailler plus" (pour gagner plus), ainsi que le rétablissement du jour de carence supprimé par François Hollande.
Enfin, afin de trouver les derniers milliards nécessaires et de tacler une nouvelle fois l'action du gouvernement, Nicolas Sarkozy veut régler la question "de la gabegie invraisemblable qui règne en matière de formation professionnelle (32 milliards d'euros par an) ou de politique de logement (46 milliards)".
Fiscalité, 35 heures, retraites: le retour
Après le "détricotage" par François Hollande des mesures sarkozistes en 2012, le temps serait venu de repriser ces règles. De nouveau, Nicolas Sarkozy prône un assouplissement des 35 heures via des accords entre salariés et entreprises. Il défend une nouvelle fois une fiscalité moins lourde, surtout pour les entreprises, et la suppression de l'ISF: "On ne peut pas vouloir l'Europe (…) et avoir la fiscalité la plus lourde du continent".
Après la retraite à 62 ans instaurée sous sa présidence, Nicolas Sarkozy trouve nécessaire d'aller plus loin en passant à 63 ans. La réforme serait étalée sur trois ans (quatre mois supplémentaires par an).
Cette baisse de la dépense publique additionnée à une reprise de la croissance est censée permettre de diminuer les impôts en même temps, selon lui.
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