Roland-Garros : les travaux vont reprendre dans les Serres d'Auteuil
Les travaux d'extension du stade Roland-Garros peuvent officiellement reprendre au vu du jugement du Conseil d'Etat rendu ce lundi 3 et vont redémarrer "le plus vite possible", affirme-t-on à la Fédération française de tennis (FFT). "On a perdu trop de temps pour se permettre de laisser encore passer deux ou trois mois", a expliqué à l'AFP Jérémy Botton, directeur général de la FFT.
Les promoteurs de l'extension de Roland-Garros aurait pu préférer attendre les prochains jugements -celui, au fond, du Tribunal administratif et celui du Tribunal de grande instance- susceptibles de contrarier encore leurs plans, avant de reprendre les travaux dans les Serres d'Auteuil.
"Mais vu la délibération du Conseil d'Etat qui est sans appel et sans nuances, on va reprendre tout de suite les travaux", a poursuivi Botton, rasséréné par le jugement de la plus haute juridiction administrative.
Saisi par la FFT, le Conseil d'Etat a, en effet, cassé le jugement en référé du Tribunal administratif qui avait, le 24 mars dernier, suspendu le permis de construire accordé par la Mairie de Paris pour l'extension du stade vers les Serres d'Auteuil.
La FFT projette de construire un court sur le périmètre du site classé des Serres d'Auteuil, dans une partie abritant aujourd'hui des serres techniques considérées sans valeur architecturale.
Saisi donc en cassation, le Conseil d'Etat a annulé le référé du TA et considéré "qu'il n'existait pas de doute sérieux sur la légalité du permis de construire". Il a rappelé d'une part que "le ministre de l'environnement peut autoriser des travaux sur un site classé si ces travaux ne conduisent pas à faire perdre son objet au classement du site", d'autre part "que, pour apprécier l'impact des travaux, il convient de tenir compte de la superficie du terrain concerné par les travaux à l'intérieur du site et des compensations".
Le Conseil d'Etat a jugé que le Tribunal administratif n'avait tenu compte de l'impact des travaux que sur la parcelle concernée, sans se rapporter à la superficie du site, ni tenir compte des compensations, notamment les améliorations apportées par la FFT au jardin des Serres.
Les juges du Conseil d'Etat ont par ailleurs tenu compte de "la nature et (du) caractère des constructions projetées, dont l'architecture s'apparentera à celle des serres historiques d'Auteuil que le projet laisse intactes".
Exactement le discours de la FFT qui estime que son projet "embellira" le site. Le court de 5000 places semi-enterré, qui prendra la place des serres techniques, doit en effet être entouré de serres reproduisant les oeuvres historiques de Jean-Camille Formigé, concepteur des Serres d'Auteuil.
L'interruption de près de six mois des travaux sur le site des Serres aura forcément modifié le calendrier de livraison du nouveau stade. "2018? 2019? Il faudra se recaler avec les entreprises, mais ça n'aura pas d'impact sur le tournoi", reprend Jérémy Botton.
Les travaux entamés sur le "triangle historique" du stade Roland-Garros, non concernés par le référé du Tribunal administratif, se poursuivent eux sans encombres et devraient se terminer en 2020 avec la livraison du nouveau court Philippe Chatrier couvert. L'ensemble des travaux est estimé à quelque 400 millions d'euros financés à 95% par la FFT qui génère 300 M EUR par an grâce au tournoi de Roland-Garros, deuxième levée du Grand Chelem.
A la FFT, on est désormais plus serein dans l'attente de deux nouvelles décisions de justice espérées avant la fin 2016: La décision au fond du Tribunal administratif concernant les permis de construire. Décision qui pourrait être influencée par le jugement du Conseil d'Etat. Par ailleurs, le TGI de Paris doit également se prononcer sur le recours des descendants de Jean-Camille Formigé, opposés à la transformation des oeuvres de leur aïeul.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.