Sarkozy renvoyé en correctionnelle pour corruption ("affaire Bismuth")

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 29 mars 2018 - 19:10
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L'ancien président Nicolas Sarkozy, le 20 novembre 2016
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© IAN LANGSDON / POOL/AFP/Archives
Nicolas Sarkozy comparaîtra devant un tribunal correctionnel, à la demande du PNF.
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Nicolas Sarkozy va être renvoyé devant le tribunal correctionnel pour des accusations de corruption et trafic d'influence, a-t-on appris ce jeudi. L'ancien président est accusé d'avoir tenté d'influer illégalement sur des investigations le visant.

Un ancien président de la République devant un tribunal. Nicolas Sarkozy va comparaître devant une chambre correctionnelle pour répondre des soupçons de corruption d'un magistrat de la Cour de cassation qui pèsent sur lui. Les juges d'instruction en charge du dossier ont ainsi signé l'ordonnance de renvoi comme requis par le Parquet national financier (PNF) en octobre dernier, comme le révèle Le Monde ce jeudi 29.

La décision n'est à ce stade pas définitive puisque l'ex-président a encore la possibilité de faire appel. Pour autant, à ce stade de la procédure, il paraît improbable que Nicolas Sarkozy échappe à une comparution devant les juges. Une première pour un ancien chef de l'Etat français.

Outre Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et l'ex-haut magistrat Gilbert Azibert sont également renvoyés en correctionnelle. Tous trois doivent répondre des faits de corruption et trafic d'influence. Le réquisitoire du PNF d'octobre 2017 pointait l'utilisation de méthodes dignes de "délinquants chevronnés" utilisés par les protagonistes du dossier.

Lire - Sarkozy mis en examen: de nouveaux témoignages confirment un financement libyen

C'est en investiguant sur l'affaire du financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy que les enquêteurs ont découvert cette affaire. Placés sur écoute, messieurs Sarkozy et Herzog ont mis les policiers sur la piste de lignes téléphoniques cachées dont ils se servaient pour échanger plus librement, se sachant "branchés" par les enquêteurs.

Sur ces lignes, ouvertes sous de fausses identités changées très régulièrement, l'ancien président et son avocat échangeaient tout à fait librement (Thierry Herzog y appelait les juges instructeurs les "bâtards de Bordeaux"). Persuadés de ne pas être entendus ils auraient également abordé très directement des éléments qui caractériseraient le trafic d'influence et la corruption du troisième accusé, Gilbert Azibert.

"Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont abordé ensemble les moyens d’obtenir des informations privilégiées sur une instance en cours devant la Cour de cassation, portant, dans le cadre de l’affaire dite Bettencourt instruite à Bordeaux, sur la validité de la saisie des agendas appartenant à Nicolas Sarkozy. Ils ont régulièrement évoqué les moyens de tirer avantage de la présence au sein même de la Cour de cassation d’un haut magistrat qui leur était dévoué, rapidement identifié comme étant Gilbert Azibert, premier avocat général à la deuxième chambre civile de la Cour", détaille ainsi le réquisitoire d'octobre du PNF.

Nouveau coup dur pour Nicolas Sarkozy. Jeudi 22, après deux jours d'audition en garde à vue dans les locaux du PNF -bien qu'il ait pu rentrer dormir chez lui la nuit-, l'ancien président a été également mis en examen dans le cadre de l'enquête sur le financement illégal de sa campagne de 2007 par des fonds fournis par le régime dictatorial libyen de Mouammar Kadhafi. L'ex-président est également sous renvoyé en correctionnelle dans le cadre de l'affaire Bygmalion, ici encore des soupçons de financement illégal de campagne présidentielle, mais de 2012 cette fois. 

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