Sécurité routière : le rapport qui accable le gouvernement
La France peut mieux faire en matière de sécurité routière, voire beaucoup mieux. Alors que la mortalité routière est repartie à la hausse, un rapport de l’IGA (Inspection général de l’administration), révélé par Le Journal du Dimanche (JDD), pointe du doigt la mauvaise gestion et le laxisme des politiques français dans ce domaine. Ainsi, selon les résultats du rapport, commandé il y a un an par le ministère de l’Intérieur mais jamais rendu public, de nombreuses vies auraient pu être sauvées si le gouvernement avait fait de la sécurité routière, une priorité.
"Le pilotage au plan central de la politique de sécurité routière n’est pas suffisamment perçu. Le dispositif est dispersé entre de très nombreux acteurs y compris au sein de l’Etat. Lorsque le pilotage ne se situe pas au plus haut niveau de l’Etat, la responsabilité est diluée", a ainsi indiqué le rapport soulignant que "la gouvernance de cette politique s'est affaiblie ces dernières années: éclatement des responsabilités et infrastructures (...). Au regard des résultats de nos voisins, des progrès sont encore possibles".
En réaction, Jehanne Collard, avocate des victimes de la route, n’a pas tardé à faire part de son ressenti dans un communiqué. "Ce gouvernement se désintéresse totalement de ce sujet, ce n'est plus moi et les associations qui l'affirmons désormais, c'est un rapport officiel de l'administration, commandé par le gouvernement et enterré au vu de ses conclusions", a-t-elle notamment indiqué.
Si les résultats sont accablants pour le gouvernement, plusieurs pistes pourraient être susceptibles d’améliorer la situation selon le rapport. Notamment, des actions de prévention sur les 16-24 ans et les personnes âgées, ou encore une meilleure prise en charge des blessés, en deux-roues notamment. "La lutte contre les addictions au volant piétine, de même que la poursuite d'une minorité de délinquants routiers multirécidivistes", a notamment indiqué le rapport.
La révéléation de ce rapport intervient alors que la garde des Sceaux Christiane Tabira a proposé fin julllet de supprimer le délit de conduite sans permis, et d'en faire une simple infraction punie d'une amende. Une proposition qui a fait bondir les associations de sécurité routière.
En 2014, les accidents mortels ont fait un bond de plus de 3%. Dans le détail, 23% de ces accidents ont impliqué des conducteurs sous l'emprise de stupéfiants. Même chose pour l'alcool l'alcool: 28% des conducteurs, responsables de ces accidents, en avaient consommé. Au total, 3.384 personnes ont perdu la vie sur les routes l’an dernier, soit 116 de plus qu'en 2013. Une année qui avait cependant été marquée par les meilleurs chiffres de l'histoire de la sécurité routière en France.
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