Serge Lazarevic parle de ses conditions de détention : "Je n'étais plus un être humain"
"La seule discussion qu'ils connaissaient c'était les coups", a confié hors caméra l'ex-otage Serge Lazarevic à l'issu d'un entretien télévisé sur France 2 samedi 13. C'est la première fois que le dernier otage français détenu dans le monde, retenu captif pendant trois ans, 1.111 jours exactement, s'exprimait sur ses conditions de captivité.
"Nous étions battus, torturés. Très souvent. Ils (les geôliers, NDLR) nous frappaient avec des câbles métalliques" a confié Serge Lazarevic. L'ancien otage a également affirmé avoir souffert de malnutrition et avoir dormi dehors pendant ces trois ans, parfois "attaché les mains derrière le dos et les chevilles liées". "Je n'étais plus un être humain, je ne sais plus qui j'étais", a précisé Serge Lazarevic.
L'ex-otage affirme également qu'il n'a eu connaissance de la mort de Philippe Verdon, avec qui il a partagé quinze mois de captivité, qu'à son retour en France et ignorait tout des mobilisations déployées pour sa libération.
Serge Lazarevic explique que ses geôliers le prenaient pour un "mercenaire", un "barbouze". "Je suis un ouvrier du bâtiment, j'ai travaillé aussi dans la sécurité, j'ai été maître d'œuvre d'ouvrage. Ce sont mes seules fonctions", a-t-il détaillé réfutant les autres qualificatifs prêtés par certaines sources. Il se trouvait au Mali, pour "la mise en place d'une cimenterie" dit-il.
Selon lui, son enlèvement avait été organisé pour de l'argent. "Je pense que ce sont des hommes qui attendaient une rançon. La religion? Je ne sais pas, je ne suis pas spécialiste...", a-t-il assuré. Le ministre malien de la Justice, Mohamed Ali Bathily, a reconnu que quatre prisonniers ont été libérés en échange de l'otage français. "Je n'y ai même pas réfléchi, j'essaie de ne plus penser à ça parce que ça me tire vers le bas", a confié l'ouvrier de 51 ans.
Mercredi 10, François Hollande était venu l'accueillir sur le tarmac de la base militaire de Villacoublay (Yvelines)."Etre otage c'est un peu compliqué et la vie est belle (quand on) a retrouvé la liberté" disait-il tout sourire, au côté du président français et de sa fille Diane.
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