Sondages de l'Elysée : la garde à vue Pierre Giacometti levée
Prolongée ce jeudi matin, la garde à vue de Pierre Giacometti a pris fin en tout début d’après-midi. Placé en garde à vue à son arrivée mercredi 29 à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) dans l’affaire dite "des sondages", l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a finalement été relâché sans être déféré devant un magistrat instructeur, a annoncé son avocat Patrick Maisonneuve. Selon Europe1, l’ancien directeur d’Ipsos a désormais un mois devant lui pour souffler: il aura rendez-vous avec le juge d’instruction en septembre.
"A l'occasion de cette longue audition, j'ai eu la possibilité de prendre le temps nécessaire pour m'expliquer avec précision et en toute transparence sur la mission de conseil stratégique que le cabinet Giacometti-Péron a assuré au service de son client, la présidence de la République, et ceci de 2008 à 2012 ", a déclaré Pierre Giacometti au Point. "Le juge s'octroie un délai de réflexion pour soit mettre mon client en examen, soit le placer sous le statut intermédiaire de témoin assisté", a quant à lui commenté Me Maisonneuve.
L’enquête porte sur la régularité de contrats conclus, lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, entre l’Elysée et neuf instituts de sondage, parmi lesquels la société de Pierre Giacometti, Giacometti-Peron et celle de Patrick Buisson, également conseiller de l’ancien chef de l’Etat au moment des faits, Publifact. Car entre 2007 et 2009, le Château aurait commandé des centaines de sondages à ces instituts sans jamais réaliser d’appel d’offre, même dans les cas de contrats supérieurs à 90.000 euros, ce qui va à l’encontre du code des marchés publics.
Après que la Cour des comptes a révélé ces anomalies dans un rapport paru en 2009, l’association anti-corruption Anticor avait décidé en 2010 de porter plainte contre X pour "favoritisme" et "détournement de fonds publics". En effet elle soupçonnait également l’Elysée d’avoir commandé certains sondages ne présentant aucun intérêt public liés à la fonction présidentielle.
Début juin, six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont l'ancien ministre Claude Guéant et l'ex-secrétaire général de la présidence Xavier Musca, avaient été placés en garde à vue dans ce dossier. A l’issue de leurs interrogatoires, ils avaient été relâchés sans être déférés devant le juge d’instruction.
Mercredi 29, en revanche, après avoir été entendu dans la matinée dans les locaux de la BRDE avec Pierre Giacometti, Patrick Buisson, a été mis en examen par un juge financier pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournements de fonds publics par un particulier. Il s'agit de la première mise en examen dans ce dossier.
En poste à l’Elysée au moment des faits, Nicolas Sarkozy, protégé par son immunité présidentielle, ne risque rien dans cette affaire.
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