Succession de Manuel Valls : la short-list des prétendants au poste de Premier ministre

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 06 décembre 2016 - 08:16
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Hollande, Valls et Cazeneuve.
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©Miguel Medina/AFP
Qui de Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Economie) ou Najat Vallaud-Belkacem (Éducation) succédera à Manuel Valls à Matignon?
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Qui de Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Economie) ou Najat Vallaud-Belkacem (Éducation) succédera à Manuel Valls à Matignon? Les rumeurs sont allées bon train depuis ce week-end sur le nom du futur ou de la future locataire de Matignon.

Qui François Hollande va-t-il nommer à Matignon pour succéder à Manuel Valls ? Démissionnaire ce mardi 6 au matin pour se consacrer à sa candidature à la présidentielle, ce dernier va céder la place au troisième Premier ministre du quinquennat pour un court bail de cinq mois. "En accord total avec le président de la République, je quitterai mes fonctions dès demain (mardi) car je veux, en pleine liberté, proposer aux Français un chemin", a déclaré lundi 5 au soir depuis son fief d'Evry le chef du gouvernement en officialisant sa candidature à la primaire organisée par le PS les 22 et 29 janvier.

Tout le monde anticipait cette démission depuis que le chef de l'Etat a annoncé il y a cinq jours qu'il ne se représenterait pour un nouveau mandat. Les rumeurs sont allées bon train depuis ce week-end sur le nom du futur ou de la future locataire de Matignon.

Sont ainsi le plus fréquemment cités les ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Stéphane Le Foll (Agriculture), Marisol Touraine (Santé), Michel Sapin (Economie) ou Najat Vallaud-Belkacem (Éducation).

Mais tout au long de la journée lundi 5, deux favoris semblaient se dégager. D'un côté, le "couteau-suisse" du gouvernement, Bernard Cazeneuve qui, ministre délégué aux Affaires européennes, avait remplacé au pied levé Jérôme Cahuzac au Budget en 2013, avant de rejoindre la place Beauvau en mars 2014 pour y succéder, déjà et avec succès, à Manuel Valls.

Il présente l'avantage d'être "Vallso-compatible et Hollando-fidèle", souligne un ministre, qui ajoute que M. Cazeneuve "pourra pleinement se concentrer sur sa tâche puisqu'il n'est pas candidat aux législatives", contrairement aux autres prétendants.

Seul hic, mais de taille: à qui confier les rênes d'un ministère de l'Intérieur dont M. Cazeneuve connaît parfaitement les arcanes, qui plus est en cette période de risque terroriste très élevé. "Le ticket d'entrée pour aller à Beauvau est élevé, on ne s'improvise pas comme ça ministre de l'Intérieur", souligne un conseiller ministériel.

Raisonnement analogue pour l'hypothèse Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense depuis quatre ans et demi, qui semble écartée alors que la France est engagée sur plusieurs fronts extérieurs.

L'autre favori est aussi un grand fidèle du président: l'actuel porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Interrogé lundi matin, il a assuré qu'il ne dirait "pas non parce que j'ai toujours assumé mes responsabilités, mais ce n'est pas moi qui décide". "Je crois que j'ai acquis une expérience et une vision des choses qui peut justifier qu'on cite mon nom", a-t-il expliqué, ajoutant: "est-ce que je peux être à la hauteur? Je dis oui".

Bon point pour Le Foll: il a bouclé tous ses grands dossiers à l'Agriculture. Mais son "côté très grognon pourrait jouer contre lui", tempère un de ses collègues du gouvernement, qui met en avant la piste Marisol Touraine. Bref, lundi soir, aucun nom n'était sûr... ni exclu.

Quoi qu'il en soit, le futur Premier ministre battra, avec un bail de cinq mois, le record du plus bref passage rue de Varenne, détenu par Edith Cresson avec dix mois entre 1991 et 1992.

Au-delà du choix d'un nouveau Premier ministre, François Hollande va-t-il procéder à un remaniement plus large? Un député légitimiste assure que "ce ne sera pas un remaniement technique, il faut que la nomination d'un nouveau Premier ministre soit un geste politique et pas un choix innocent". Il estime que M. Hollande doit donner à ce dernier gouvernement "un positionnement de référence pour le peuple de gauche pour les cinq mois qui restent, ainsi qu'un choix cohérent avec la stratégie pour 2017".

Mais aucune rumeur de valse ministérielle plus ample, de resserrement de l'équipe ou d'entrée marquante n'a circulé. Pour Jérôme Chartier (LR), proche soutien de François Fillon, quel que soit le choix de François Hollande, ce dernier va se retrouver dans une impasse institutionnelle: "est-ce qu'il va pouvoir gouverner? Avec quelle légitimité, quelle autorité ? Quel agenda et avec quelle majorité à l'Assemblée nationale? Une majorité qui sera tiraillée par tous les candidats de la primaire de la gauche", a-t-il déclaré.

 

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