Tabac : les propositions choc d'un député pour que ce soient les fabricants qui payent
La ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est dit fin août favorable à une augmentation du prix du paquet de cigarette de un euro par an pour arriver à 10 euros d'ici trois ans. Une mesure qui comme à chaque hausse a provoqué la colère et l'inquiétude des buralistes. Face à cet éternel conflit, un député de La République en Marche propose "un changement radical de logiciel" en ne ciblant plus les fumeurs et les buralistes mais les fabricants de cigarettes, en frappant au portefeuille.
Dans une tribune publiée jeudi 7 par Challenge, François-Michel Lambert (10ème circonscription des Bouches-du-Rhône) propose ainsi cinq mesures à destination des cigarettiers. Il juge en effet cette industrie responsable du commerce parallèle, puisque que 98,8% des cigarettes vendues illégalement viennent de leurs usines mais se "perdent" en route.
Le député propose ainsi que les cigarettiers, qui "organisent" selon lui ce marché, payent pour les protocoles de traçabilité qui permettent de lutter contre le commerce parallèle. Il suggère également qu'ils soient sanctionnés pour avoir divulgué de faux chiffres concernant la contrebande.
Ce sont d'ailleurs toutes les conséquences financières du tabagisme qui devraient être payées par les cigarettiers selon François-Michel Lambert. Il souhaite ainsi qu'ils prennent aussi en charge la pollution occasionnée par les mégots via une contribution environnementale de 2 à 5 centimes sur chaque paquet.
De même, il propose "que seuls les cigarettiers abondent" le fonds de prévention contre le tabagisme aujourd'hui financé sur les deniers publics et permettant notamment de sensibiliser les jeunes aux risques du tabagisme. Cela représenterait 50 millions à 100 millions d'euros par an qui seraient issus d'une hausse des droits d'accises.
Le député va même jusqu'à demander que les buralistes soient mieux rémunérés, avec 11% du prix du paquet qui leur reviendrait. Là encore seuls les fabricants auraient à supporter cette hausse.
Un ensemble de mesures ambitieuses -irréalisables diront certains- qui aurait sans doute un impact sur la santé financière de l'industrie du tabac. Un impact voulu par François-Michel Lambert pour qui "une mesure anti-tabac est utile si elle fait chuter le cours de bourse des cigarettiers".
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